Pour la troisième fois d’affilée, le FMI rectifie à la hausse ses prévisions au niveau mondial. Comme en juillet et en octobre 2017, l’instance internationale table sur une accélération de l’activité économique globale avec une croissance qui devrait atteindre 3,9% en 2018 et 2019. Soit deux dixièmes de point de plus que ces dernières estimations. Publiés à la veille de l’ouverture du Forum économique mondial, les chiffres indiquent également que le PIB mondial a progressé en 2017 à un niveau plus élevé qu’attendu.

«L’activité économique mondiale continue de se raffermir et en 2017 la production a progressé de 3,7%, soit 0,1 point de plus que ce qui avait été estimé en octobre, et la croissance de 2017 s’avère ainsi supérieure de 0,5 point à celle de 2016», écrit le FMI dans sa prévision trimestrielle. Pour expliquer cette situation, le FMI met en avant principalement deux critères. D’une part «la dynamique générale de la croissance» et d’autre part «des changements récents de politique fiscale votés aux États-Unis». Autrement dit, la réforme fiscale mise en place par l’administration Trump qui prévoit des baisses d’impôts pour les entreprises et les ménages américains.

Une conjoncture de facteurs qui probablement ne sont pas amenés à durer.

Maurice Obstfeld, économiste en chef et directeur de la recherche du FMI

Selon les analyses des économistes de l’organisation basée à Washington, ce paquet fiscal explique à lui seul la moitié de la croissance supplémentaire de l’économie américaine et de ses principaux partenaires commerciaux pour les 24 mois à venir. Aux États-Unis, l’impact positif de la fiscalité devrait se manifester principalement à travers un rebond d’investissement des entreprises. Même si pratiquement toutes les régions du monde bénéficient d’une amélioration, la révision de la croissance devrait bénéficier particulièrement à l’Allemagne, premier exportateur mondial de biens d’équipements professionnels. Conséquence directe de la reprise des investissements outre-Atlantique. 

Bien que mettant en avant «de bonnes nouvelles», Maurice Obstfeld, économiste en chef et directeur de la recherche du FMI, met en garde «les dirigeants politiques et les responsables de la politique économique» qui doivent «être conscients que la dynamique actuelle repose sur une conjoncture de facteurs qui probablement ne sont pas amenés à durer longtemps.» Et ce dernier de conclure en indiquant que «la crise financière semble être fermement derrière nous, mais sans une action rapide pour résoudre les obstacles structurels à la croissance et rendre celle-ci plus inclusive, le prochain retournement à la baisse pourrait intervenir plus vite que prévu et s’avérer plus difficile à combattre».