Le FMI table sur une croissance du PIB au Luxembourg de 3,7% pour 2017 et de 3,5% pour 2018. (Photo: Maison moderne / archives)

Le FMI table sur une croissance du PIB au Luxembourg de 3,7% pour 2017 et de 3,5% pour 2018. (Photo: Maison moderne / archives)

C’est le genre de publication qui fait toujours du bien par où elle passe. Le Fonds monétaire international (FMI), dans ses perspectives semestrielles, relève en effet ses projections de la croissance mondiale pour 2017 à 3,5%, contre 3,4% lors de sa précédente estimation en octobre dernier. Pour 2018, le FMI maintient ses perspectives à 3,6%. «L’accélération de la croissance attendue en 2017 et en 2018 est généralisée, bien que la croissance reste timide dans beaucoup de pays avancés et que les pays exportateurs de produits de base continuent d’avoir des difficultés», explique Maurice Obstfeld, conseiller économique du FMI, dans l’avant-propos des «Perspectives de l’économie mondiale» publiées ce mardi.

La croissance prévue est révisée à la hausse aux États-Unis (en raison notamment de l’assouplissement attendu de la politique budgétaire) en Europe et au Japon, «sur la base d’un redressement cyclique de l’industrie manufacturière et du commerce à l’échelle mondiale qui a débuté au deuxième semestre de 2016».

PIB et prix à la consommation en hausse au Luxembourg

Pour le Luxembourg, les chiffres sont également enthousiasmants: en octobre dernier, la croissance du PIB était indiquée à 3,5% pour 2016 et 3,1% pour 2017. Six mois plus tard, le FMI table sur 4,0% pour 2016 et 3,7% pour 2017. Et ajoute 3,5% pour 2018 dans ses perspectives. La zone euro, elle, stagne à 1,7% pour 2016 et 2017 et 1,6% pour 2018.

Pour ce qui est de l’évolution du chômage, le taux de 6,4% est maintenu pour 2016, mais glisse à 5,9% pour 2017 (contre 6,3% annoncés en octobre) et reculerait encore à 5,7% pour 2018.

Les perspectives pour les prix à la consommation, en revanche, se dégradent pour 2017 (après un léger mieux pour 2016, passant de +0,2% à +0,1%), puisqu’elles s’affichent désormais à +1,4%, contre +1% six mois plus tôt. Pour 2018, elles sont indiquées à +1,3%.

Des «risques considérables»

Si le Fonds constate que la croissance s’est poursuivie dans les pays plus riches, il note que cela s’est fait «avec des gains de revenu moins impressionnants au cours des 10 dernières années que pendant les décennies précédentes». Il note également que ces gains sont «certainement moins impressionnants que ceux des pays émergents et des pays en développement».

Le Fonds monétaire international tempère donc l’enthousiasme apparent, en indiquant par ailleurs que «la hausse de notre prévision pour 2017 est modeste, et la croissance potentielle à plus long terme reste modérée dans le monde entier par rapport aux dernières décennies, surtout dans les pays avancés», et fait état de «risques considérables» qui «continuent d’assombrir les perspectives à moyen terme et pourraient en fait avoir augmenté depuis notre dernière prévision».

La multiplication des mesures protectionnistes prises çà et là est susceptible, selon le FMI, d’entraîner un ralentissement de la croissance mondiale, en raison de la diminution des échanges commerciaux et des flux d’investissement internationaux. De même, un relèvement des taux d’intérêt plus rapide que prévu aux États-Unis pourrait provoquer un durcissement accéléré des conditions financières mondiales et une forte appréciation du dollar, avec des répercussions négatives pour les pays vulnérables.

Le FMI voit également d’un mauvais œil la perspective d’un démantèlement agressif de la réglementation financière, «qui pourrait provoquer une prise de risque excessive et accroître la probabilité de crises financières futures».