Les 10 premiers véhicules proposés par le système de la capitale sont tous thermiques. Ils devraient être rejoints par des voitures électriques d'ici «12 à 24 mois». (Photo: Mike Zenari)

Les 10 premiers véhicules proposés par le système de la capitale sont tous thermiques. Ils devraient être rejoints par des voitures électriques d'ici «12 à 24 mois». (Photo: Mike Zenari)

Annoncée en 2011, l’idée d’un système de location de véhicules urbains à partager aura finalement vu le jour ce mercredi. Annoncée régulièrement mais repoussée à plusieurs reprises, notamment en l’absence d’offre de partenaires privés, l’offre sera officiellement lancée jeudi via un partenariat entre la Ville de Luxembourg – actionnaire à hauteur de 97% de Carsharing Luxembourg SA, société en charge de la gestion du système –, l’Automobile Club Luxembourg et Cambio, société belge active dans le royaume, mais aussi en Allemagne et en Irlande.

Dix voitures, réparties actuellement entre cinq stations, sont ainsi mises à disposition. Des véhicules diesel et non électriques. «L’intégration de ces véhicules est prévue, mais dans un deuxième temps», assure Sam Tanson (Déi Gréng), échevine à la Mobilité. Comprenez d’ici «12 à 24 mois», selon les estimations données par Patrick Hein, CEO de Carsharing Luxembourg. Pour l’élue écolo, «l’idée principale était de ne pas effrayer les utilisateurs avec le mode d’emploi des voitures électriques pour qu’ils se familiarisent d’abord avec notre système qui comporte des particularités, comme la clé de contact ou le système pour remettre le véhicule sur sa place réservée.»

Contrairement à la commune d’Hesperange – première commune à disposer d'un système de partage, composé de deux véhicules électriques aux conditions d'utilisation strictes – la Ville de Luxembourg a souhaité mettre en place «un système rentable» et «le plus varié possible pour permettre toutes les utilisations». Autrement dit, une location non limitée en termes de kilomètres et capable d’être utilisée par différentes catégories de clients, du célibataire urbain aux familles désireuses de s’évader pour le week-end.

Donc une offre basée sur des véhicules thermiques capables d’effectuer plusieurs centaines de kilomètres sans besoin de passer par la case ravitaillement. Que ce soit au Grand-Duché ou en dehors des frontières. Seule restriction imposée, pour les débuts du moins: la durée de location. «Notre objectif est de mettre à disposition les véhicules le plus souvent possible, tout en ne concurrençant pas les sociétés de location traditionnelles, du moins dans un premier temps», estime Patrick Hein qui évoque «une limite maximale de 72 heures».

Il y a un vrai potentiel de développement de ce système de partage.

Sam Tanson (Déi Gréng), échevine à la Mobilité de Luxembourg-ville

Côté tarifs, l’offre varie entre 5 et 30 euros mensuels en fonction de la formule choisie. Somme à laquelle s’ajoutent les frais d’activation (30 euros) de l’abonnement et les frais kilométriques différents en fonction du type de véhicule choisi et de l’heure de la location.

Pour la commune, le projet représente une enveloppe de 1.522.900 euros «qui doit être rentable à 10 ans avec 3.800 clients», assure Sam Tanson. Pour le moment, les calculs établis par Cambio font état d’une voiture pour 40 abonnés. Ce qui signifie que l’accroissement de la flotte de véhicules n’interviendra pas avant le franchissement de la barre des 300 clients.  

Persuadées de la validité de leur projet, les autorités de Luxembourg-ville estiment que les expatriés – «habitués à de tels systèmes» – seront les premiers clients, avant que les Luxembourgeois ne s’y mettent. «Il y a un vrai potentiel de développement, que ce soit pour les jeunes pour qui la possession d’une voiture joue un rôle moins important ou pour les ménages qui disposent de deux véhicules et dont l’un ne sert qu’occasionnellement», estime l’échevine à la Mobilité. Selon les calculs de la Ville, l’utilisation des voitures partagées diminuerait de 60 à 100 le nombre de véhicules en circulation.