Jair Bolsonaro a été élu avec 55% des voix à la tête du Brésil. (Photo: Shutterstock)

Jair Bolsonaro a été élu avec 55% des voix à la tête du Brésil. (Photo: Shutterstock)

Deux pays qui ont tout pour se plaire mutuellement. C’est ce qui ressort d’une très intéressante et très argumentée étude de KPMG quant aux «relations commerciales entre le Brésil et le Luxembourg», publiée avec le ministère de l’Économie en septembre dernier.

Le Brésil a tout pour plaire

Au cours des derniers mois, on a en effet constaté un renforcement des liens. Le Luxembourg, en mars, a ainsi ouvert une ambassade au Brésil, la première en Amérique du Sud. Et quelques semaines plus tard, Étienne Schneider, ministre de l’Économie, se rendait à Brasilia pour une visite de travail et des rencontres avec certains de ses homologues. Tandis que le Brésil a développé la Chambre de commerce du Brésil au Luxembourg (CCBralux) afin d’aider ses entrepreneurs à s’implanter ici.

Selon KPMG, le Brésil peut se vanter de nombreux atouts auprès des investisseurs luxembourgeois: dette extérieure et inflation en baisse, chômage maîtrisé, chute des taux d’intérêt... À tel point que la crise de 2015 - 2016, liée surtout, selon KPMG, à «l’augmentation des dépenses publiques, une absence de politique monétaire et budgétaire», n’est plus qu’un mauvais souvenir. Le FMI a ainsi prévu une augmentation du PIB brésilien de 2,26% en 2018 et de 2,54% en 2019.

Paul Wurth, SES, Cebi...

De nombreuses entreprises luxembourgeoises sont d’ailleurs déjà présentes de l’autre côté de l’Atlantique, parfois depuis fort longtemps. Et non des moindres, puisqu’il s’agit d’ArcelorMittal, Paul Wurth SA, SES, Cebi, Cargolux, Ceratizit, Accumalux ou Etix. Le Brésil est concrètement le premier partenaire commercial du Luxembourg en Amérique du Sud. Et selon un sondage de la Chambre de commerce du Luxembourg, ce pays est «perçu par les opérateurs économiques luxembourgeois comme étant le deuxième marché le plus intéressant hors Europe, après la Chine.»

Le Luxembourg, lui, par sa notation internationale AAA, son économie ouverte, son contexte fiscal favorable et ses infrastructures de qualité, ne laisse pas les Brésiliens de marbre. Selon la CCBralux, outre des acquisitions immobilières, de plus en plus de fonds de pension brésiliens intègrent des fonds d’investissement luxembourgeois.

47,3 millions exportés en 2017

Dans les deux pays, de nombreuses facilités sont mises en place ou envisagées pour stimuler les échanges commerciaux et économiques (facilités administratives, traités bilatéraux...).

Pour le Luxembourg, l’enjeu est de taille. Le FMI voit en effet le Brésil comme la 8e puissance économique mondiale en 2025. Et son PIB pèse déjà à hauteur de 52% de celui de l’ensemble de l’Amérique du Sud. Et s’il ne représente jusqu’à présent que le 29e fournisseur des importations luxembourgeoises avec une part relative de 0,094% du total, il est à même de satisfaire 82% des besoins du Luxembourg (matériel de transport...). Le Luxembourg, pour sa part, est, selon KPMG, à même de rencontrer 81% des besoins du Brésil. L’an passé, le Grand-Duché a exporté vers le Brésil pour 47,3 millions d’euros de marchandises.