Le torchon brûle toujours entre l’Ana et le ministère du Développement durable et des Infrastructures, alors que celui-ci doit rendre sa copie à la fin de l’année pour la certification de l’aéroport. (Photo: Christophe Olinger / archives)

Le torchon brûle toujours entre l’Ana et le ministère du Développement durable et des Infrastructures, alors que celui-ci doit rendre sa copie à la fin de l’année pour la certification de l’aéroport. (Photo: Christophe Olinger / archives)

Voilà un feuilleton que l’on pensait proche du dénouement, mais qui semble repartir pour une nouvelle saison. Au cœur du conflit: le transfert programmé de la gestion de l’ensemble de l’aérodrome du Findel à Lux-Airport. Celui-ci est voulu par François Bausch, dans le contexte de la certification de l’aérodrome d’ici au 31 décembre 2017 rendue nécessaire par les règles européennes en vertu de la hausse du trafic passager au Findel et de la volonté du pays d’intégrer le projet de ciel unique européen. Une certification qui se heurte actuellement au flou entourant la répartition des tâches entre Lux-Airport et l’Ana.

Après plusieurs mois de discussions tendues menant à une procédure de conciliation, puis de médiation, les représentants du personnel de l’Ana s’étaient tournés vers le Premier ministre Xavier Bettel. Une rencontre fructueuse qui avait abouti à la mise en place d’un groupe de travail chargé de plancher sur un consensus réglant les attributions de l’Ana et de Lux-Airport et leurs relations.

Rififi entre la RPAA et la Dac

Un texte était même pressenti pour la mi-août. Sauf que vendredi dernier, la Représentation du personnel de l’Ana (RPAA) a publié un communiqué au vitriol accusant la Direction de l’aviation civile (Dac) d’avoir «annihilé (…) le travail fourni dans maintes réunions du groupe de travail instauré par MM. les ministres Bettel et Bausch avec les représentations, le ministère du Développement durable et des Infrastructures, la direction de l’Ana et Lux-Airport».

La Dac aurait rejeté «au dernier moment les documents proposés». La RPAA y voit «un stratagème» à l’approche du 18 août, échéance fixée pour la signature de l’accord. «Les représentations, confrontées à ce dialogue de sourds, déplorent que le climat social à l’Ana soit mis en péril, forçant une action syndicale commune de la RPAA, Guilde (luxembourgeoise des contrôleurs de la circulation aérienne, ndlr), CGFP et OGBL pouvant mener à un mouvement de grève», menace le communiqué.

J’estime que nous aurons quelque chose à présenter d’ici la fin du mois.

François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures

Le vice-président de la Guilde, Carlo Komes, a toutefois indiqué à RTL.lu: «Nous pensons toujours pouvoir trouver un juste équilibre et sortir de cette impasse sans devoir en arriver à user de tels moyens.» Il en appelle à l’«écoute et la coopération» des parties prenantes.

Contactée par Paperjam.lu, la Dac n’a pas souhaité commenter le conflit social à l’Ana et renvoie au ministère du Développement durable et des Infrastructures. M. Bausch a également décliné tout commentaire sur le sujet «puisque nous travaillons actuellement encore sur le dossier», a-t-il fait savoir. Il semble en tout cas garder l’espoir d’un accord. «J’estime que nous aurons quelque chose à présenter d’ici la fin du mois (également en vue de l’agenda de la certification).»