Si 2018 marque l’année du centenaire de l’Aleba, elle devrait aussi être celle de la signature d’une nouvelle convention collective à la fois dans les banques et les assurances. (Photo: Anthony Dehez)

Si 2018 marque l’année du centenaire de l’Aleba, elle devrait aussi être celle de la signature d’une nouvelle convention collective à la fois dans les banques et les assurances. (Photo: Anthony Dehez)

Sur le devant de la scène ces derniers mois à l’occasion des récents plans sociaux mis en place, et qui devrait être suivis d’autres en raison «d’échos inquiétants», l’Aleba devrait ne pas quitter les feux de la rampe en 2018. Non seulement en raison des célébrations de son 100e anniversaire ou de la campagne à venir pour les élections sociales de début 2019, mais aussi par les négociations de conventions collectives en cours. Pas moins de quatre textes gérant les conditions de travail pour les salariés de la Place sont effectivement en phase d’élaboration.

Si les conventions de Post et de Six Payment ne devraient pas poser de réels problèmes, la donne s’annonce plus ardue pour le secteur des assurances et des banques. Ou du moins pour celui des banques, les assurances se trouvant dans un contexte «pour le moins confortable», selon Laurent Mertz, secrétaire général de l’Aleba, en référence aux derniers résultats qui faisaient état de chiffres en hausse de 12,5% au 3e trimestre 2017.

Hausse linéaire des salaires contre hausse au mérite

Entamées depuis le début 2017, les discussions entre syndicats et ABBL se heurtent encore et toujours à la question de la revalorisation salariale, alors même que l’Aleba juge que les échanges se réalisent «dans un contexte favorable, les résultats des banques le prouvent, même si certains défis comme la digitalisation ou les nouvelles réglementations existent».

Au cœur du blocage, la définition même de hausse salariale. Alors que l’Aleba, l’OGBL-SBA et le LCGB-SESF plaident pour une augmentation linéaire des salaires de 2% en 2018, puis 1,5% en 2019 et 2020, l’organisation patronale souhaite voir inscrites dans le texte des revalorisations ciblées, basées sur le mérite. Et donc, qui ne s’appliquerait pas à tous les salariés de la Place de manière équitable.

Stratégie de l’ABBL «vouée à l’échec»

«Si nous sommes ouverts pour trouver des solutions créatrices, nous ne signerons pas un texte qui serait synonyme de perte de revenus pour les salariés du secteur», clame le secrétaire syndical de l’Aleba en citant comme option mise sur la table par l’ABBL la possibilité de créer une prime unique qui regrouperait à la fois la prime de conjoncture, le linéaire et la garantie triennale. «Ce qui reviendrait à institutionnaliser une situation où les salariés auraient moins qu’à l’heure actuelle», estime le syndicaliste qui indique que «l’Aleba ne signera pas un texte au rabais.»

Si le syndicat assure «ne pas appliquer la politique de la chaise vide», en référence au choix temporaire de l’OGBL-SBA et du LCGB-SESF de n’assister qu’aux réunions plénières avec l’ABBL, il ne se dit cependant pas «pleinement heureux» de la situation actuelle, soupçonnant l’ABBL de «jouer la montre». Une stratégie qui serait, selon l’Aleba, «vouée à l’échec» en raison «du maintien du front syndical» qui pousse les représentants des salariés de la Place à affirmer vouloir «s’attendre à des avancées concrètes avant le 31 mars», date au-delà de laquelle ils estiment «ne pas pouvoir trouver de solution alors que nous serions en négociation depuis 15 mois.»

Refusant de parler d’ultimatum, Roberto Scolati, président de l’Aleba, souhaite que la question des rémunérations soit résolue «pour mettre en place une convention moderne et simplifiée comme toutes les parties le souhaitent», mais note «qu’une partie est plus volontaire sur ce point que l’autre». Sollicités à plusieurs reprises, les responsables du principal syndicat de la Place n’ont pas fait état des démarches envisagées en cas de succès des négociations d’ici la fin mars, se contentant de rappeler «l’effet sur les directions de banques et de l’ABBL des manifestations de salariés lors de l’annonce du non-versement de la prime de juin». À savoir «la mise en place rapide d’une solution concertée et avec laquelle nous pouvons vivre.»