Pour sa première présentation des résultats annuels en tant que président de l’ABBL, Guy Hoffmann a martelé la nécessité de «changements» dans le secteur bancaire. (Photo: Lala La Photo)

Pour sa première présentation des résultats annuels en tant que président de l’ABBL, Guy Hoffmann a martelé la nécessité de «changements» dans le secteur bancaire. (Photo: Lala La Photo)

Si Guy Hoffmann, président du comité de direction de Raiffeisen, a succédé officiellement vendredi à Yves Maas en tant que président de l’ABBL, le message de l’organisation patronale reste le même. «La tendance croissante des coûts pour les banques enregistrée ces dernières années se poursuit, alors que, dans le même temps, le produit bancaire continue de baisser», indique le nouveau président de l’ABBL, en énumérant les résultats 2017 du secteur bancaire.

Si les 139 banques actives sur la Place ont enregistré un total de 260 milliards d’euros de dépôts bancaires (+7,5% par rapport à 2016), elles ont engrangé un résultat bancaire de 3.768 millions d’euros, soit 21% de moins qu’en 2016. Outre l’existence «d’une certaine volatilité de la clientèle» avancée pour expliquer la baisse de 35% des «autres revenus nets» des banques, Guy Hoffmann évoque à de nombreuses reprises «les conséquences de la digitalisation et de la réglementation», que cette dernière provienne «de Bruxelles ou de l’OCDE».

Le secteur bancaire connaît des transformations qui vont avoir des conséquences.

Guy Hoffmann, président de l’ABBL

Un argument qui se retrouve dans la hausse des frais administratifs des banques en 2017, fixée à 4,9%, contre 1,5% pour les frais de personnel. Soit un coût de 458 millions d’euros annuels, selon les données présentées vendredi, «ce qui représente 1% du PIB», affirme Yves Maas, nouveau vice-président de l’ABBL.

«Le secteur bancaire connaît des transformations qui vont avoir des conséquences, notamment avec un ralentissement de la création d’emplois, puisque nous ne pourrons plus embaucher au niveau que nous avons connu il y a encore 5 ou 10 ans», résume le nouveau président de l’ABBL, qui reprend à son compte les arguments avancés par Serge de Cillia, CEO de l’ABBL, depuis plus de 18 mois dans le cadre des négociations de la future convention collective bancaire.

Les négociations autour de la convention portent sur une multitude de détails.

Serge de Cillia, CEO de l’ABBL

«Car dans un contexte de forte compétition entre places financières, nous avons besoin de profils qualifiés et de personnels qui devront être formés tout au long de leur carrière pour assurer leur employabilité», plaide-t-il, en précisant que «la digitalisation aura des conséquences sur le back-office, destiné à être de plus en plus automatisé».

Interrogé sur l’état d’avancement des négociations en cours avec les syndicats, Serge de Cillia indique pour sa part que «le rythme des réunions plénières avec les syndicats s’est accéléré» et que les discussions actuelles «portent sur une multitude de détails qu’il serait contreproductif d’évoquer avant la signature d’un accord».

Selon les données 2017 de l’ABBL, le secteur financier employait au 31 décembre 26.111 personnes – 54% d’hommes et 46% de femmes - et apportait 28% de l’ensemble des recettes fiscales de l’État.