Pour le directeur général de la police, Philippe Schrantz, la réforme de l'institution «doit arriver rapidement». (Photo: Police grand-ducale)

Pour le directeur général de la police, Philippe Schrantz, la réforme de l'institution «doit arriver rapidement». (Photo: Police grand-ducale)

De part et d’autre de l’échiquier politique, le consensus est de mise sur le besoin de réformer la police. Toutefois, les points d'achoppement quant à la réalisation de la réforme existent, notamment concernant la méthode. Au cœur du conflit, les conclusions de l’audit externe, jugé peu fiable et dont l’authenticité serait douteuse, selon les syndicats de policiers et les partis d’opposition.

Pour Philippe Schrantz, directeur général de la police interrogé lundi dans les colonnes du Quotidien, l’audit «était une chance (…) de compiler tout ce qui avait été écrit et dit et de le mettre en forme». Qualifiant les critiques de «regrettables», le directeur général de la police estime que «nous avons tout simplement besoin de cette réforme puisque tout le monde voit bien que l’on ne peut plus continuer comme ça, qu’il y a trop de travail, de plus en plus difficile à gérer». Et le responsable d’enfoncer le clou en assurant que «cette réforme doit arriver rapidement».

Réduction du temps de casernement des futures recrues

La crainte de certains bourgmestres de voir le commissariat de proximité disparaître, au cours des blocages politiques, ne prendrait pas en compte la réalité du travail policier. Selon Philippe Schrantz, «certains élus ont du mal à croire que l’on parviendra à mettre davantage de patrouilles sur le terrain», alors que «deux projets pilotes» ont permis de mettre en place «une présence sur le terrain augmentée de 30%». Mais au-delà de «l’inquiétude quant au sentiment de sécurité» évoqué auprès de nos confrères du Quotidien, le directeur général de la police préfère mettre en exergue les réalités de l’institution, dont le fonctionnement actuel pêche sur plusieurs aspects.

Le premier d’entre eux – et pas des moindres, - tient dans les difficultés de recrutement. Le plus haut gradé de la police indique ainsi que son administration est «limitée par le nombre de bons candidats», phénomène accentué par des besoins accrus au vu du départ en retraite «d’importantes promotions» et de l’attribution «de nouvelles missions» au rang desquelles figurent «les radars» ou «la surveillance de l’aéroport». Pour tenter d’attirer de nouvelles recrues, le responsable mise sur une réduction de deux à un an de la durée de casernement, sur l'introduction de deux sessions de recrutement annuelles et sur une meilleure sélection des candidats.

La question de la charge de travail mal répartie entre les différentes unités fait également partie des priorités de Philippe Schrank. C’est dans cette logique que 45 personnels civils feront leur entrée dans les commissariats au cours des deux prochaines années, afin de décharger les policiers de certaines tâches administratives. Une collaboration plus étroite avec les agents municipaux pourrait également être mise en place afin que ces derniers puissent prendre en charge «des infractions que l’on pourrait dépénaliser». Pour cela, il plaide pour la mise en place de règlement de police communal dans toutes les communes. «Et pour plus de cohérence, il faudrait un cadre de base qui reste à élaborer.»