Un consensus a été trouvé pour réorganiser la police, avec notamment la création d'une région policière pour la capitale. (Photo: Paperjam/DR)

Un consensus a été trouvé pour réorganiser la police, avec notamment la création d'une région policière pour la capitale. (Photo: Paperjam/DR)

Actifs depuis le début du mois de septembre, les groupes de travail internes à la police destinés à réformer l’institution livrent leurs premiers résultats. Passées les polémiques autour de la représentativité des personnes impliquées dans le processus, direction générale, représentants des différents corps et gouvernement se sont accordés quant à la mise en place de mesures «destinées à améliorer l’efficacité de l’institution et à garantir un meilleur service aux citoyens», selon Étienne Schneider (LSAP), ministre de la Sécurité intérieure.

L’une des plus significatives tient dans la réduction du nombre de régions policières. De six actuellement, leur nombre devrait passer à quatre, dont une correspondant au territoire de Luxembourg-ville. «Les résultats de l’audit externe préconisaient une baisse à trois régions, mais les retours d’expérience du terrain et les statistiques ont montré que 43% de la criminalité dans le pays provenait de la capitale», explique le ministre. Un état de fait lié notamment à l’organisation d’événements internationaux, mais aussi au doublement de la population en journée par rapport au nombre de résidents effectifs. Dans cette nouvelle organisation, trois des quatre futures régions devraient être reliées à l’arrondissement judiciaire de Luxembourg, la dernière – celle du nord – devant être rattachée à l’arrondissement de Diekirch.

Beaucoup de propositions ont été faites, mais le détail reste encore flou.

Pascal Ricquier, président du SNPGL

Autre mesure issue du consensus: la nécessité de redéployer les commissariats. Fini donc la distinction entre commissariats de proximité et centres d’intervention, du moins dans l’appellation. Tous deviendront des commissariats. Les 13 actuels centres d’intervention resteront en place, contrairement à l’ensemble des commissariats de proximité. Seuls 10 d’entre eux devraient subsister. But: regrouper les effectifs «pour offrir un service constant au public, assurer une meilleure présence sur le terrain et compenser les absences liées aux congés maladie, aux formations ou aux grossesses», explique Étienne Schneider.

Pour Philippe Schrantz, directeur général de la police, le choix des commissariats de proximité qui fusionneront «dépendra de plusieurs critères, comme celui de la densité de population, de la criminalité, mais aussi des zones qui vont se développer à l’avenir, comme le Kirchberg ou Belval par exemple.» Des discussions avec les communes seront ainsi engagées dans les semaines à venir. Mais malgré un climat de discussion plus détendu, le Syndicat national de la police grand-ducale (SNPGL) adopte une position modérée. Pour Pascal Ricquier, président du SNPGL, «beaucoup de propositions ont été faites, mais le détail reste encore flou et dépend de décisions politiques». Une référence notamment à la question des carrières qui «n’a pas reçu de réponse claire de la part du gouvernement et qui bloque tout le processus», estime le syndicaliste.