Le DP a su garder une certaine homogénéité en son sein. Reste à mesurer les résultats du rajeunissement des cadres opéré depuis quelques années. (Photo: Nader Ghavami / archives)

Le DP a su garder une certaine homogénéité en son sein. Reste à mesurer les résultats du rajeunissement des cadres opéré depuis quelques années. (Photo: Nader Ghavami / archives)

Au soir des élections législatives de 2013, le DP gagne quatre sièges pour en compter treize et se retrouve être le seul des grands partis à avoir progressé en termes de mandats et de suffrages. 

Prenant de court le CSV, qui estime – en tant que premier parti doté d’une avance confortable – être en droit de mener les négociations pour former une coalition gouvernementale, la jeune garde libérale noue une alliance avec les socialistes et les Verts, et rejette les chrétiens-sociaux dans l’opposition. 

Une coalition tripartite prend le pouvoir, situation inédite depuis 1947, puisque la cohabitation se faisait jusqu’alors entre deux partis. Le bourgmestre libéral de la Ville de Luxembourg, Xavier Bettel, devient Premier ministre.

Ce scénario se déroule différemment de celui de 1974, quand le CSV est relégué une première fois sur les bancs de l’opposition. Le DP gagne alors trois sièges et obtient plus de 23% des suffrages, un score inégalé jusqu’à aujourd’hui. Les deux autres grands partis sont en recul, le CSV perdant trois sièges et le LSAP un seul. Les chrétiens-sociaux décident de passer dans l’opposition, ce qui ouvre la voie à une alliance entre socialistes et libéraux. Le libéral Gaston Thorn devient chef du gouvernement, rompant avec la domination chrétienne-sociale, à ce poste depuis la fin de la guerre.

Écarts de performance

Les performances électorales du DP apparaissent fort contrastées lorsqu’on analyse ses résultats sur une longue durée. À plusieurs reprises, il fait le yo-yo au cours des scrutins successifs. Le Parti démocratique est issu du Groupement patriotique et démocratique, un mouvement fondé en 1945 et qui regroupe au départ des résistants désirant participer à la reconfiguration politique du pays. Ce groupement conquiert d’emblée neuf sièges aux élections de 1945 pour tomber à six sièges en 1954. 

En 1959, le parti libéral double presque son score par rapport aux élections précédentes, passant de six sièges à onze. Cette progression spectaculaire n’est toutefois que de courte durée puisqu’aux élections suivantes, le DP retombe à six mandats et dépasse à peine 12% des suffrages. 

Il remonte à onze sièges en 1968 et atteint un record de quinze sièges en 1979, nombre de mandats qu’il atteint une nouvelle fois 20 ans plus tard. En 2004, la chute est spectaculaire, avec la perte d’un tiers de ses sièges. Il en perd encore un en 2009 avant de remonter à treize sièges lors des élections anticipées de 2013.

Le DP a participé à sept reprises à une coalition gouvernementale depuis 1947: cinq avec le CSV, une avec le LSAP et une alliance tripartite avec le LSAP et Déi Gréng. Il a compté deux Premiers ministres dans ses rangs: Gaston Thorn et Xavier Bettel. 

Même si les tensions n’ont pas manqué au sein du DP au cours de son histoire, il a su garder une certaine homogénéité si l’on compare avec la période de l’entre-deux-guerres, lorsque les libéraux avaient connu une scission importante du temps de son mentor Gaston Diderich. Il faut voir si le rajeunissement des dernières années au sein du DP porte ses fruits au-delà de la législature actuelle.