L’ADR est jusqu’à présent la seule formation qui a réussi à se maintenir de manière permanente à droite du CSV dans l’enceinte parlementaire depuis la Seconde Guerre mondiale.  (Photo: Mike Zenari / archives)

L’ADR est jusqu’à présent la seule formation qui a réussi à se maintenir de manière permanente à droite du CSV dans l’enceinte parlementaire depuis la Seconde Guerre mondiale.  (Photo: Mike Zenari / archives)

La question des pensions est un sujet qui revient régulièrement sur le tapis de la scène politique luxembourgeoise. Elle est surtout à l’origine de la création d’un parti qui s’en est emparé en 1987. 

Créé sous le nom de Aktiounskomitee 5/6 Pensioun fir jiddwereen, ce mouvement regroupe des membres revendiquant une pension de cinq sixièmes du dernier salaire dans le secteur privé, à l’instar du régime des fonctionnaires. S’appuyant sur cet activisme monothématique, le groupement va progressivement étendre son registre politique, ce qui explique en grande partie les changements successifs de dénomination. 

Dans un premier temps, il raccourcit son nom en Aktiounskomitee 5/6, puis s’intitule Aktiounskomitee fir Demokratie a Rentegerechtegkeet pour se transformer finalement en Alternativ Demokratesch Reformpartei.

D’emblée, lors de sa présence aux élections de 1989, ce parti conservateur de droite conquiert quatre sièges au Parlement. Il parvient à gagner un mandat supplémentaire quatre ans plus tard et compte même sept élus en 1999

Le parti est alors au sommet de sa performance électorale, dépassant les 11% des suffrages. En 2004, le recul est entamé et l’ADR ne compte plus que cinq députés. Il perd un autre mandat et la possibilité de former un groupe parlementaire aux élections suivantes. En 2013, l’ADR n’obtient plus que trois mandats et tombe sous les 7% des suffrages, soit son plus mauvais score depuis son apparition à la Chambre des députés.

Alliances et mésalliances

Ce parti a surmonté plusieurs crises dues à des querelles internes, qui ont mené à quelques départs bruyants. Plusieurs figures de proue ont claqué la porte, notamment Aly Jaerling et Jean Colombera, à la base de la formation d’un autre parti: le PID. Il s’est d’ailleurs allié avec le parti des Pirates en vue des prochaines élections. 

À l’inverse, l’ADR a bénéficié de l’apport de l’Association des hommes du Luxembourg et de son président, Fernand Kartheiser, qui va devenir un des principaux acteurs du parti et compte parmi les quatre députés élus en 2009 à la Chambre des députés. 

Une autre alliance dont le parti espère tirer bénéfice pour les élections à venir est la coopération avec le mouvement identitaire Wee 2050 de Fred Keup, l’un des principaux artisans de l’opposition à l’introduction du droit de vote des étrangers telle qu’elle était proposée lors du référendum de 2015. Plusieurs candidats de ce mouvement figurent sur les listes de l’ADR pour le scrutin du 14 octobre 2018.

L’ADR est jusqu’à présent la seule formation qui a réussi à se maintenir de manière permanente à droite du CSV dans l’enceinte parlementaire depuis la Seconde Guerre mondiale. 

D’autres formations telles que la Nationalbewegung, un groupement éphémère d’extrême-droite qui s’est présenté à deux reprises aux élections dans les années 1980 et 1990, n’ont pas réussi à percer durablement.