«Les votes donnent un résultat clair: le gouvernement doit en tirer les conséquences», estime Marc Spautz, président du CSV. (Photo: Christophe Olinger)

«Les votes donnent un résultat clair: le gouvernement doit en tirer les conséquences», estime Marc Spautz, président du CSV. (Photo: Christophe Olinger)

C’est un Marc Spautz sûr de lui qui s’est présenté dimanche soir devant les micros et caméras réunis au siège du CSV. Droit face au pupitre et d’une voix assurée, le président du principal parti d’opposition n’a pas fait de manières quant à son analyse des résultats. «Les votes donnent un résultat clair: le gouvernement doit en tirer les conséquences.»

Rappelant ouvertement qu’«à l’étranger, de telles situations ont abouti à des démissions», citant notamment le départ du général de Gaulle en France, le président du CSV nuance toutefois son propos en précisant «que le parti n’appelle pas à la démission du gouvernement». Mais «qu’à sa place, nous, nous en tirerions les conséquences».

Une subtilité que Laurent Mosar, député CSV, explique par l’ampleur des scores enregistrés dimanche. «Tout le monde pensait que les résultats tourneraient autour de 55%/45%. Mais ici, les 4/5e de la population ont dit 'non' aux positions pour lesquelles la coalition gouvernementale s’est engagée.» Autrement dit, «ce référendum est une grosse claque pour le gouvernement, qui a un vrai problème de légitimité». Pour certains élus CSV, le discours officiel doit être suivi d'effets concrets. Michel Wolter, député CSV, a ainsi posté un message sur Twitter dans lequel il appelle Xavier Bettel à démissionner.

Même analyse, sans surprise, du côté de l’ADR, l’autre parti ouvertement en faveur du triple «non». Pour Roy Reding, «si notre Premier ministre avait quelque peu le sens de l’honneur, il présenterait dès lundi sa démission au Grand-Duc. Mais comme il n’en a pas, il ne le fera jamais». Et le député ADR de remettre en question la légitimité du gouvernement et du Premier ministre, coupable à ses yeux d’avoir «accusé tous ceux qui n’étaient pas de son avis de racistes et de xénophobes».

Pour le Piratepartei, qui s’est positionné en faveur du droit de vote des étrangers et du vote à 16 ans, le gouvernement et les partis de la coalition doivent désormais «prendre leurs responsabilités». Au même titre que l’opposition, car «une partie des votes peuvent être des votes contestataires». Et si tel était le cas, Sven Clement, président du Piratepartei, «voit mal comment les partis politiques pourraient ne pas en tirer les conclusions.»