L’organisation patronale avait invité l’homme politique français Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Lionel Jospin (1997-2002), à venir donner sa vision de l’Europe et de l’Occident. (Photo: Nader Ghavami)

L’organisation patronale avait invité l’homme politique français Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Lionel Jospin (1997-2002), à venir donner sa vision de l’Europe et de l’Occident. (Photo: Nader Ghavami)

La Fédération luxembourgeoise des entreprises industrielles vient d’entrer dans sa centième année. Sa création date de décembre 1918, donc de la fin de la «Grande Guerre», lorsque l’ingénieur Paul Wurth a fédéré autour de lui une large poignée d’entrepreneurs. À l’occasion de sa réception de Nouvel An, ce jeudi soir, son président, Nicolas Buck, a parlé de sa création comme de celle «d’un instrument de défense du capital luxembourgeois».

C’est donc devant un impressionnant parterre d’entrepreneurs, de représentants du monde politique et en présence du Grand-Duc Henri que la Fedil a ouvert officiellement l’année de son jubilaire. Mais en regardant devant plutôt que de s’attarder sur le passé.

Miser sur la science

«Nous devons accentuer la compétence scientifique dans ce pays, a encore insisté Nicolas Buck. C’est la science qui est la base de la technologie. Et cette technologie, il faut la lier à l’entrepreunariat.»

Pour faire les choses en grand, l’organisation patronale avait invité l’homme politique français Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Lionel Jospin (1997-2002), à venir donner sa vision de l’Europe et de l’Occident.

Des territoires qui, de son point de vue, ne sont clairement plus le centre du monde vu les nouveaux développements: l’émergence d’une cinquantaine de nouvelles puissances économiques et les données démographiques qui parlent en notre défaveur. Grave? «Les Occidentaux, et au moins l’Europe, devraient avoir une position cohérente par rapport à ces défis. Sans cela, l’Europe deviendra impuissante et dépendante», prévient Hubert Védrine.

L’Europe devrait avoir une position cohérente par rapport à ces défis.

Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères

Il pointe toutefois que ce nouvel ordre des choses, le monde économique l’a mieux compris que le politique et a commencé à s’y adapter. Il note aussi que le deuxième grand enjeu de nos sociétés, face au risque écologique, est «l’écologisation de tous les secteurs d’activités: industrie, agriculture, transports, construction, etc.».

Mais là aussi, il observe que le monde économique a commencé à bouger. «Ce défi peut devenir un atout, un moteur de développement. L’industrie européenne et le monde de la finance ont clairement un rôle à jouer face à ce défi écologique», at-il encore insisté.

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="en"><p lang="en" dir="ltr"><a href="https://twitter.com/hashtag/hubertvedrine?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw">#hubertvedrine</a>: &quot;The economic world is pragmatic and realistic and that&#39;s why I like it. Politics are different. The economic sector understands competition and the reality.&quot; <a href="https://twitter.com/hashtag/FEDIL100?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw">#FEDIL100</a></p>&mdash; FEDIL (@Fedil_Lux) <a href="https://twitter.com/Fedil_Lux/status/956587468375064582?ref_src=twsrc%5Etfw">January 25, 2018</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>

En guise de conclusion, le Premier ministre Xavier Bettel a, pour son gouvernement, assuré de son soutien à la Fedil afin de maintenir au Luxembourg «une industrie forte, innovante et compétitive». Mais une industrie qui doit prendre conscience de la révolution digitale qui la concerne dans sa totalité. Message visiblement bien reçu.