La Brasserie nationale s’appuie sur des marques fortes. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

La Brasserie nationale s’appuie sur des marques fortes. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

C’est dans une humeur enthousiaste et enlevée que l’administrateur délégué de la Brasserie nationale et président de Munhowen, Georges M. Lentz, a évoqué mercredi matin les réussites du groupe en 2018, année qualifiée de «particulièrement positive».

Après avoir évoqué la stabilité du marché mondial ainsi que le dynamisme de son pendant européen, il a également tenu à mettre à l’honneur les différents corps de métier qui concourent au succès du groupe au quotidien. 


Frédéric de Radiguès présente les axes de croissance pour la Brasserie nationale. (Photo: DR)

Des chiffres très satisfaisants

Si la production de bière luxembourgeoise reste relativement confidentielle, représentant environ 500.000 hectolitres annuels sur les 2.000 millions de la production mondiale annoncés, la Brasserie nationale s’enorgueillit de bonnes performances durant ces dernières années, notamment face à son concurrent principal Diekirch, propriété de la superpuissance AB Inbev, qui représenterait près d’un tiers des parts de marché à l’échelle du globe.

Ainsi, au sein d’un marché européen présenté comme dynamique et générateur de plus de deux millions d’emplois, la Brasserie nationale présente des chiffres de production (presque 160.000 hl), de parts de marché (40%), de chiffre d’affaires (10.730.000€ avec une croissance de 4% par rapport à 2017) et de bénéfices avant impôt (4.010.000€) qu’elle estime plus que satisfaisants.

Le «bras de distribution» de la brasserie familiale, Munhowen – qui comprend aussi les magasins Drinx – affiche également des résultats positifs avec une augmentation de plus de 5% de son CA et de 3% de son bénéfice avant impôts.

Investissement et marques fortes

Avec une moyenne avancée d’un million d’euros annuels investis, le groupe compte encore et toujours consolider la réputation et le succès de ses marques Bofferding et Battin. Ces investissements sont destinés tout d’abord à l’optimisation de la production et de la qualité du produit, mais aussi à sa diversification – avec entre autres la commercialisation en 2018 de la Battin Brune et de la Battin Pils – ainsi qu’à l’engagement de la société pour des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

Ainsi, le CEO Frédéric de Radiguès annonce que «les économies réalisées en eau, électricité et gaz effectuées en 2018 représentent la consommation de 30 maisons unifamiliales luxembourgeoises». Il semble cependant que des mesures encore plus notables puissent être prises, en ce qui concerne par exemple les capsules de café en plastique destinées aux particuliers dans les magasins Drinx, mais qui ne représentent, selon Frédéric de Radiguès, qu’environ 5% de la vente totale de café de l’enseigne.

Surfer sur les tendances

Bien qu’elle reste synonyme de tradition luxembourgeoise, la Brasserie nationale s’intéresse aussi de près aux tendances actuelles qui rendent la bière «de nouveau sexy», notamment l’écosystème des microbrasseries et leurs bières artisanales et parfois atypiques.

Le directeur général l’évoque d’ailleurs avec entrain: «Évidemment, dans les faits, il s’agit d’une forme de concurrence, mais les microbrasseries sont essentielles à la redynamisation de la bière et à son attrait, comme pour les accords food-bière très en vogue en ce moment. Elles savent très bien qu’elles peuvent compter sur nous quand elles en ont besoin, nous restons bras ouverts.»

La volonté d’une partie de la population de consommer mieux et bio a également été prise en compte en 2018 avec la commercialisation de la Funck-Bricher, une bière bio et végane répondant à une demande réelle constatée par le brasseur. L’aspect végan n’est cependant mentionnable que grâce à une colle spéciale utilisée pour l’étiquetage et qui ne contient pas de protéines animales comme pour les autres conditionnements. Toutes les bières sont en effet, par essence, véganes...

Les «Gëlle Flûtes»

Enfin, la qualité du service, toujours plus importante pour les amateurs de bière, représente également un des chevaux de bataille pour la Brasserie nationale qui a créé, par le truchement d’Isabelle Lentz, field manager horeca Luxembourg, un label de qualité «Gëlle Flûtes» pour les établissements sous contrat, prouvant un service optimal des bières du groupe.

35 établissements ont ainsi été labélisés en deux ans suite à des visites surprises – ou presque – et à l’évaluation des quatre critères de service de la bière: nettoyage des conduits et des verres, rinçage et mise à température idéale avant service de ces derniers.

Si Isabelle Lentz s’accorde à dire qu’il est parfois plus difficile pour les établissements à grand débit de parvenir à ce niveau de rigueur du fait du volume et des rotations des équipes, elle souhaite d’autant plus intervenir auprès d’eux: «C’est un travail de longue haleine, mais nous ne souhaitons écarter personne de ces bonnes pratiques. Il n’y a pas de profil-type pour les ‘Gëlle Flûtes’ et nous ne souhaitons pas qu’il y en ait un, c’est de notre côté un engagement vers la qualité pour tous.»