Dans les bureaux luxembougreois du Big 4 global, on pense et on agit Japon pour le développement du business. (Photo : Luc Deflorenne / archives)

Dans les bureaux luxembougreois du Big 4 global, on pense et on agit Japon pour le développement du business. (Photo : Luc Deflorenne / archives)

Le Japon, dont le boom économique avait nettement précédé celui du reste de l’Asie, a fait partie des investisseurs clés durant les trois dernières décennies. Ces derniers temps, le pays du soleil levant s’était un peu éclipsé, derrière des économies émergentes très courtisées, en Chine notamment.

Mais les entrepreneurs nippons restent très intéressés par l’Europe et le Luxembourg qui, comme souvent, peut s’avérer une plateforme stratégique de choix. KPMG a en tout cas décidé de miser sur les nouveaux atouts de l’économie japonaise, en lui dédiant un spécialiste, venu du Japon pour s’installer au Grand-Duché.

Un desk, un contact idéal

C’est d’un desk dévolu au Japon dont parle la firme d’audit et de conseil, en annonçant ce mardi l’arrivée d’un nouveau collaborateur. Le 8 juillet dernier, Akiyoshi Shibata a rejoint KPMG Luxembourg. Il y est le spécialiste, «dédié à nos clients japonais, actuels et futurs, qui souhaitent développer leur business et s’établir au Luxembourg», commente-t-on chez KPMG. «Il est aussi le contact idéal pour des prospects européens souhaitant intensifier leurs relations économiques avec le Japon.»

M. Shibata opère un transfert interne, puisqu’il faisait partie intégrante de l’équipe de KPMG Tokyo avant de poser ses bagages à Luxembourg.

Il présente une expérience dans les services de l’industrie financière et dans les services fiscaux pour entreprises internationales

Changements de contexte

Cette stratégie est le fruit d’une réflexion menée par la firme de conseil. «Nous avons beaucoup développé les opportunités asiatiques, notamment la Chine, Singapour ou Hong Kong. Et nous poursuivons en ce sens», explique Miriam Keusen, directrice au service "tax" chez KPMG Luxembourg et qui dispose elle-même d’une solide expérience de terrain sur le marché asiatique. «Mais, ces dernières années, les relations entre le Japon et l’Europe ont pâti de dispositions légales et fiscales, ne rendant pas très favorables les conditions pour une entreprise globale. Il y a désormais de nouvelles opportunités qui se dégagent.»

Les choses ont changé, de part et d’autre de l’océan du business, notamment pour ce qui concerne l'incorporation des bénéfices et les dividendes que peut exempter une entreprise japonaise qui fait des affaires internationales.

La centralisation d’opérations commerciales et financières européennes par le Luxembourg est redevenue compétitive. «Ici, à Luxembourg , nous sommes à nouveau sur un pied d’égalité avec des pays européens, pour des entrepreneurs japonais. Et il y a de bons business cases à mettre en exergue.»

Sony, Rakuten and co

Le secteur ICT, choyé par la stratégie luxembourgeoise et mis en avant, entre autres par le Trade Office luxembourgeois à Tokyo, est particulièrement sensible aux charmes du Grand-Duché. «Il y a ici des exemples parlants», poursuivent Miriam Keusen et Akiyoshi Shibata. «Comme Sony et ses e-books, ou dans le même domaine les liseuses Kobo, intégrées au géant nippon Rakuten, lui-même établi au Luxembourg. Il y a un contexte global qui est redevenu très favorable pour le Luxembourg, notamment dans tout le secteur ICT. Une entreprise internationale ne cherche pas juste un environnement financier ou fiscal, il faut une stabilité, une flexibilité, des infrastructures compatibles avec une extension d’activités de e-commerce dans toute l’Europe par exemple.»

Difficile de savoir s’il y a de gros développements dans les tuyaux nippons mais, à décoder le contexte et la stratégie de KPMG, on peut penser que l’on n’a pas fini d’évoquer les stars japonaises sur la plateforme luxembourgeoise.