Thibault de Barsy entend préserver l’écart technologique avec les banques classiques. (Photo: Sébastien Goossens)

Thibault de Barsy entend préserver l’écart technologique avec les banques classiques. (Photo: Sébastien Goossens)

Pour préserver son avance technologique dans la gestion de fortune par rapport à ses concurrents classiques, Keytrade Bank Luxembourg fait un pas de plus dans la digitalisation de ses services. La banque en ligne s’est désormais dotée d’un robot-conseiller et propose aux investisseurs une gestion discrétionnaire de leurs avoirs sur base de son nouvel outil Keyprivate.

En tant que banque grand-ducale, Keytrade Luxembourg estime être la première sur la Place à proposer ce genre de service. Il a déjà fait ses premiers pas en Belgique où la banque a son siège social. C’est donc un outil éprouvé, acquis auprès de la fintech liégeoise Gambit – une spin-off de l’Université de Liège – que Thibault de Barsy, le CEO de la division luxembourgeoise, veut proposer à ses clients.

Portrait-robot

La mise d’entrée est fixée à 15.000 euros. Dans un premier temps, le robot-conseiller procédera au profilage de l’investisseur afin de l’aider à se définir parmi les 10 profils de risque définis. À partir de là, il proposera des investissements parmi 12 trackers ou fonds indiciels. «Ça permet une grande diversification au niveau mondial et il s’agit de produits peu chers», explique Thibault de Barsy.

L’idée de gestion discrétionnaire incluse dans ce produit implique que le client de Keyprivate confie la gestion de ses avoirs au robot-conseiller. Une «machine» qui ne sera toutefois pas laissée seule à la manœuvre. «Nous avons mis en place un comité d’investissement qui contrôle le modèle et peut effectuer des ajustements selon les perspectives des marchés», rassure le CEO de Keytrade Luxembourg.

Un comité d’investissement contrôle le modèle et peut effectuer des ajustements.

Thibault de Barsy, CEO Keytrade Luxembourg

Le logiciel, lui-même, recompose le portefeuille tous les mois sur base des rendements des trackers, afin d’optimiser le rendement. Sauf qu’il ne peut évidemment pas prévoir des événements politiques ou économiques qui peuvent influer sur les cours de valeurs.

«Notre rôle est donc d’ajuster les décisions prises par le robot», explique Léon Kirch, chief investment officer chez European Capital Partners et membre du comité d’investissement. Mais ce système se base sur des fondements académiques très solides et a fait ses preuves en Belgique, nous ne sommes pas là pour casser ses décisions.»

Frais limités

En Belgique, Keytrade a investi dans cette technologie dès l’apparition des premiers robots-conseillers sur le marché américain. Le système est opérationnel depuis 18 mois. Et, pour un profil dynamique, Thibault de Barsy parle d’un rendement actuellement de 11%. Quant au coût d’entrée, il est fixé à un tarif annuel forfaitaire de 0,75% du montant investi. «Le client n’aura donc pas à intervenir à chaque opération de rééquilibrage du portefeuille, explique-t-il. Même si l’opération se fait tous les mois.»