Thibault de Barsy rassuré de pouvoir présenter un actionnaire puissant à ses clients. (Photo: Maison moderne / archives)

Thibault de Barsy rassuré de pouvoir présenter un actionnaire puissant à ses clients. (Photo: Maison moderne / archives)

Intégré officiellement depuis un mois au sein du groupe coopératif français Crédit Mutuel Arkea, Keytrade Bank Luxembourg a réuni la presse pour présenter son actionnaire et faire le point sur la conjoncture internationale.

«Nous sommes très heureux d’être désormais intégrés dans un groupe puissant», résume Thibault de Barsy, son CEO. «Nos clients apprécient vraiment ce que nous faisons, mais ce changement d’actionnaire les rassurera entièrement quant à notre solidité.»

Une percée rapide

Directeur général délégué au sein du groupe Crédit Mutuel Arkea, Dominique Andro observe que, grâce à cette acquisition, le groupe accueille désormais 600.000 clients dans ses banques en ligne (essentiellement Keytrade et Fortuneo), un ratio très important par rapport à ses clients traditionnels… qu’il n’entend toutefois pas délaisser. «Les agences représentent encore plus de 90% de l’activité», précise-t-il, «mais la croissance de la banque en ligne est beaucoup plus rapide».

L’intérêt de son groupe pour Keytrade ne date pas de 2016. Il lorgnait depuis longtemps ses activités et plusieurs approches avaient déjà été tentées ces dernières années, mais sans succès.

Avec 1,8 million de coopérateurs – ou «sociétaires» – basés en Bretagne, dans le sud-ouest de la France et le Massif central, Crédit Mutuel Arkea est un acteur important, mais qui a gardé une taille humaine. «Par rapport à la mutation vers le digital, c’est important», insiste M. Andro. «La vitesse à laquelle le digital avance exige de la souplesse.»

Le yuan plus dangereux que le Brexit

Invité en tant que partenaire de Keytrade pour son nouveau produit Keytrade Pro, Christopher Dembik, chef économiste de Saxo Bank, a, de son côté, fait un point sur la situation économique mondiale. Des prévisions peu optimistes et pas seulement liées au Brexit.

«Le Brexit est un événement avant tout politique», insiste-t-il. «Il va pénaliser la croissance mondiale, mais dans des proportions que personne ne maîtrise actuellement. Non, clairement le risque majeur pour les investisseurs se situe en Chine avec la dévaluation lente et continue du yuan.»

Relayant les estimations des analystes, il pointe que le phénomène pourrait s’accélérer à la fin de l’année, lorsque Pékin aura épuisé une partie importante de ses réserves en devises étrangères pour soutenir sa monnaie et sera obligée de la laisser flotter.

Au niveau des économies développées, il note que ce sont les États-Unis qui se sont le mieux comportés, alors que l’Europe est restée léthargique et qu’au Japon, les «Abenomics», les mesures de relance mises en place par le Premier ministre Shinzo Abe, n’ont pas eu les effets attendus.

Le plan Juncker est une piste très intéressante, mais il avance peu.

Christopher Dembik, chef économiste Saxo Bank

«Ce qui est clair désormais», analyse Christopher Dembik, «c’est que les politiques monétaires déployées aux États-Unis et en Europe ne pourront plus aider à améliorer la situation.» La solution, selon lui, relève de politiques budgétaires destinées à relancer les investissements, notamment publics. Mais le rétablissement sera d’office plus lent.

«Le plan Juncker est une piste très intéressante», note encore le chef économiste de Saxo Bank. «Mais il avance peu et compte trop sur l’effet de levier d’un secteur privé qui, lui, a toujours peur d’investir.»