La Commission défend une fois de plus le processus qui a mené à la nomination controversée de Martin Selmayr au poste secrétaire général de la Commission européenne. (Photo: Union européenne / DR)

La Commission défend une fois de plus le processus qui a mené à la nomination controversée de Martin Selmayr au poste secrétaire général de la Commission européenne. (Photo: Union européenne / DR)

Dans sa deuxième salve de réponses à la Commission du contrôle budgétaire du Parlement européen publiée mercredi, la Commission défend une fois de plus le processus qui a mené à la nomination controversée de Martin Selmayr au poste secrétaire général de la Commission européenne.

Tandis que la Commission campe sur ses arguments et réponses livrées dans la première salve du 24 mars, Jean-Claude Juncker semble néanmoins vouloir désormais dévier une partie de la responsabilité.

En effet, la Commission déclare que «malgré avoir rempli toutes les exigences formelles, l’option de proposer Monsieur Selmayr comme secrétaire général ne devenait concrète que lorsque le Premier vice-président Timmermans et le Commissaire Oettinger donnaient leur accord au président (Juncker, ndlr) le 20 février 2018».

Et de poursuivre que «si l’un ou l’autre avait rejeté la proposition, le président n’aurait pas proposé Monsieur Selmayr au collège des commissaires».

Selmayr membre du CD&V

Par ailleurs, la Commission européenne confirme l’information du magazine allemand Der Spiegel qui avait rapporté le 17 mars que Martin Selmayr avait modifié l’article publié à son sujet sur Wikipedia.

L’exécutive explique que des «amis, collègues et membres de famille» l’auraient averti pendant les vacances de Noël que certaines informations publiées à son sujet sur l’encyclopédie en ligne seraient fausses. Martin Selmayr corrigeait en outre qu’il est protestant et non catholique et qu’il est membre du CD&V et non pas du CDU de la chancelière allemande, Angela Merkel.

Interrogée afin de savoir si cette interaction avec Wikipedia signifiait que Martin Selmayr était déjà au courant d’un poste potentiellement vacant avant que la démission d’Alexander Italianer ne soit concrète le 20 février, la Commission répond dans la négative.

Peu de conséquences

Face à l’entêtement de la Commission, la presse reste en grande partie sceptique, voire très sceptique à l’image de Jean Quatremer. Le correspondant de Libération à Bruxelles soulevait ce jeudi de nombreuses interrogations légales et reprochait des «mensonges sur les faits» et «une interprétation tordue du statut de la fonction publique européenne» à la Commission.

La Commission du contrôle budgétaire du Parlement européen prépare une résolution qui contient en outre «des leçons à retenir» et qui devrait être votée lors de la plénière de la semaine du 16 avril. Davantage de conséquences politiques sont très improbables car, à en croire Jean-Claude Juncker, lui seul pourrait demander à Martin Selmayr de démissionner.

Tant pis pour la réputation des institutions européennes qui, d’après la Commission, n’aurait de toute façon pas souffert à cause de l’affaire. Ne faudrait-il pas néanmoins lui rappeler que sur ce point, il n’appartient pas à elle d’en juger?