Juncker félicité par les députés après son élection ce mardi (Photo: Parlement européen)

Juncker félicité par les députés après son élection ce mardi (Photo: Parlement européen)

Comme attendu, les députés du Parlement européen ont élu Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne. Avec 422 voix en sa faveur, 250 contre, 47 abstentions et 10 votes non valides, l’ancien Premier ministre luxembourgeois accède à la tête de l’exécutif européen, garant de l’intérêt général de l’Union. Le nombre minimum de voix requis était de 376.

Le 27 juin, Jean-Claude Juncker avait déjà été désigné par le Conseil européen comme candidat au poste, après une campagne tumultueuse.

Il était pourtant le candidat désigné du parti vainqueur des élections européennes de la fin mai, le PPE, mais il avait dû faire face à l’opposition farouche du Premier ministre anglais, David Cameron.

Le vote d’aujourd’hui souffrait de peu de contestations et faisait office de quasi-formalité, puisque les principaux partis, les sociaux-démocrates de Martin Schulz et les libéraux de Guy Verhofstadt, avaient donné leur accord de principe à la désignation du candidat du centre-droit. Celui-ci avait d’ailleurs sondé les partis la semaine passée.

Juncker pas l'aide de camp du Parlement

Ce mardi matin, il s’est adressé aux représentants des citoyens européens sur sa future posture en tant que président de la Commission européenne et sur son programme pour les cinq prochaines années.

Dans un discours principalement en français, il a rappelé vouloir agir dans l’intérêt général des citoyens de l’Union, mais a prévenu qu’il «ne sera pas l’aide de camp du Parlement européen». «Ne doutez pas de ma volonté de mettre fin à la fonction d’un commissaire auquel vous auriez retiré votre confiance», a-t-il ajouté.

Il s’est ensuite inquiété du double discours souvent tenu devant leur électorat national par les chefs d’État et de gouvernement au retour des Conseils: «Je dis aux gouvernements de résister plus souvent à la tentation de critiquer les décisions qu’ils ont prises à Bruxelles.» Applaudi à plusieurs reprises, il s’est ensuite attiré les foudres d’une frange de députés hostiles à une intégration européenne trop prononcée en vantant les vertus de la monnaie unique: «Elle ne divise pas l’Europe, elle la protège», a-t-il martelé à plusieurs reprises et dans différentes langues… Sous les «rubbish» de membres du Parlement pour le moins hostiles.

Il a ensuite invité les institutions européennes à se doter d’un seul Monsieur euro: «Je voudrais que l’UEM soit représentée par une seule personne et une seule voix dans les institutions de Bretton Woods.»

Maintenant investi, l’ancien Premier ministre luxembourgeois doit maintenant composer son équipe de commissaires. Il souhaite qu’au moins 10 femmes y figurent.