Lydie Polfer et Sam Tanson s’embrassaient chaleureusement dimanche soir. Mais le résultat du scrutin risque de mettre un terme à leur coalition. (Photo: Anthony Dehez)

Lydie Polfer et Sam Tanson s’embrassaient chaleureusement dimanche soir. Mais le résultat du scrutin risque de mettre un terme à leur coalition. (Photo: Anthony Dehez)

Les discussions n’auront pas lieu avant ce lundi, assurent les responsables politiques. Des discussions sensibles, étant donné que le DP se retrouve dans un certain embarras du choix.

Les libéraux pourraient, d’une part, continuer à gouverner avec Déi Gréng, expliquait la bourgmestre libérale, Lydie Polfer, dimanche soir à Paperjam.

L’échevine de Déi Gréng, Sam Tanson, se disait d’ailleurs «très satisfaite» du résultat de son parti, étant donné que «tout le monde» n’aurait pas donné beaucoup de chances à un parti privé de ses grands candidats de 2011, François Bausch (parti au gouvernement) et Viviane Loschetter qui n'a pas souhaité se représenter pour se concentrer sur son mandat de députée.

Le CSV incontournable

En optant pour Déi Gréng, le DP sait néanmoins qu’il s’attirerait la foudre du CSV à un an des prochaines législatives. Le candidat chef de file du CSV, Serge Wilmes, estimait d’ailleurs qu’«aucun autre parti ne pourra nous ignorer».

Le DP pourrait donc bien se tourner, d’autre part, vers le CSV, Lydie Polfer expliquant aussi qu’«il est quand même normal, je crois, qu’on entre aussi en discussion avec ce parti, qui gagne deux sièges».

Outre les tensions que ce choix pourrait générer au sein de la coalition gouvernementale du DP-LSAP-Déi Gréng, le DP risquerait de pousser Déi Gréng à proposer le poste de bourgmestre à Serge Wilmes en formant une coalition CSV-Déi Gréng-LSAP.

Les socialistes de Marc Angel, les grands perdants du scrutin, ne cachaient pas au cours de la campagne leur volonté de libérer la capitale du «laissez-faire» du DP.

Le programme de coalition

Une telle coalition, évoquée pour la première fois par Paperjam en juin, était balayée par Lydie Polfer dimanche soir: «Moi, je ne vais pas m’aventurer maintenant dans ce genre de conjoncture.»

Au grand dam des écologistes qui craignent d’être écartés malgré leur bon score, le CSV indiquait d’ailleurs à Paperjam qu’étant donné que le DP récolte neuf mandats, il ne serait pas assez légitime d’écarter les libéraux et Lydie Polfer.

Lydie Polfer estime que ce qui sera déterminant, c’est le programme: «Une chose est d’avoir une majorité, une autre est d’avoir un programme (de coalition, ndlr).» Étant donné que les programmes ne se distinguent tout au plus que par des nuances, le calcul politique avec les législatives de 2018 en ligne de mire sera tout de même le plus déterminant.