Le CSV remporte son pari en gagnant deux sièges au Conseil communal de la Ville, ce qui le place en bonne position pour une coalition avec le DP ou Déi Gréng. (Photo: Nader Ghavami)

Le CSV remporte son pari en gagnant deux sièges au Conseil communal de la Ville, ce qui le place en bonne position pour une coalition avec le DP ou Déi Gréng. (Photo: Nader Ghavami)

C’est dans un de ses points de chute de prédilection que Serge Wilmes avait choisi d’organiser sa soirée électorale. Décor industriel et convivial, amuse-bouches soignés confortent les militants durant une longue attente.

«Ma principale préoccupation, c’est la circulation», indique Kristiina, une trentenaire finlandaise. «La ville grandit chaque année et il faut trouver des solutions pour améliorer la qualité de vie», souligne-t-elle. Un enjeu que Serge Wilmes et son équipe peuvent appréhender selon son amie grecque Penny. «Il a une bonne équipe, ce sont des gens compétents et jeunes.»

Premier frémissement à 18h30, alors que seuls 5% des bureaux de vote ont transmis leurs résultats, le CSV apparaît au coude à coude avec le DP en ville, autour de 26%. Serge Wilmes temporise, rappelle qu’il cherche avant tout à gagner des voix alors que «le CSV en perd depuis trente ans» dans la Ville.

Il y a 70% d’étrangers en ville, c’est très important d’arriver à les intégrer davantage, à les rendre plus actifs et impliqués dans ce qui se passe en ville.

Karl-Gustav, militant du CSV-Stad

Le décompte évolue lentement et se fixe à 25% pour le CSV contre près de 30% pour le DP. Pas de miracle, les libéraux n’abandonnent pas leur fief, mais le CSV confirme ses deux sièges supplémentaires. Il passe de cinq à sept. «Deux mandats en plus! C’est génial!», n’en revient pas François Georges, l’un des inscrits sur la liste CSV.

«C’est une équipe dynamique, avec une moyenne d’âge beaucoup plus basse qu’auparavant et une vision claire de ce qu’elle veut faire», se réjouit Karl-Gustav, un Suédois installé depuis 13 ans à Luxembourg. Lui s’est engagé cette année dans le parti et dans l’équipe de campagne du CSV, «parti frère du parti modéré» suédois dont il a dans le passé été secrétaire politique. «Il y a 70% d’étrangers en ville, c’est très important d’arriver à les intégrer davantage, à les rendre plus actifs et impliqués dans ce qui se passe en ville.» Il défend un CSV qui a changé depuis 2013 et même depuis 2015 et le référendum sur le droit de vote des étrangers. «Les communales sont un premier grand pas vers l’intégration», dit-il.

Le dépouillement se poursuit. Après 50% de bulletins dépouillés, à 21h, la salle s’enflamme et les cris de joie retentissent. Les deux sièges sont a priori acquis et le CSV va pouvoir revenir aux affaires. «Il devient en tout cas un partenaire incontournable pour une coalition menée a priori par le DP», souligne Serge Wilmes.

«L’aboutissement d’une campagne bien menée et aussi l’expression par les électeurs d’un besoin de changement», estime Claudine Konsbrück, 5e de la liste en termes de voix récoltées.

Une 2e place qui a le goût d’une victoire pour Jacques Santer, ancien Premier ministre et figure tutélaire du parti.

Et même si Claude Wiseler s’empêche de le penser trop fort, ce scrutin s’avère de très bon augure pour le prochain, national cette fois, que le CSV rêve de remporter après cinq ans dans l’opposition.

Si le DP semble un partenaire naturel pour le CSV, un scénario plus complexe pourrait toutefois être envisagé, à la sauce DP-CSV-Déi Gréng voire CSV-Déi Gréng. Les prochains jours livreront leur verdict.