Le nouveau recteur, Stéphane Pallage (à gauche), a assisté aux dernières réunions du conseil de gouvernance présidé par Yves Elsen autour du plan quadriennal de l’Uni. (Photo : Nader Ghavami)

Le nouveau recteur, Stéphane Pallage (à gauche), a assisté aux dernières réunions du conseil de gouvernance présidé par Yves Elsen autour du plan quadriennal de l’Uni. (Photo : Nader Ghavami)

L’institution publie sur son site internet le contrat d’établissement 2018-2021 signé lundi par le président du conseil de gouvernance, Yves Elsen, le nouveau recteur Stéphane Pallage et le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Marc Hansen.

Un contrat qui prévoit une dotation de l’État de 766,84 millions d’euros sur les quatre années couvertes, soit 173,54 millions en 2018, 184,91 millions en 2019, 198,13 millions en 2020 et 210,26 millions en 2021, soit une augmentation de 30% par rapport à la période précédente, avait souligné Marc Hansen lors de la présentation de l’enveloppe allouée à la recherche publique la semaine dernière.

Chaque dotation est versée en quatre tranches (30% le 15 février, 30% le 15 mai, 20% le 15 août et autant le 15 octobre), conditionnées à la remise des rapports dus par l’Uni envers le ministère, à savoir le rapport d’activités de l’année précédente et celui reportant les indicateurs de performance non financiers et financiers (y compris le nombre de publications scientifiques dans des revues à comité de lecture scientifique externe, de bourses du Conseil européen de la recherche, de thèses soutenues, de brevets déposés et de programmes de recherche nationaux et internationaux).

Autonomie et intégrité scientifique

En cas d’excédent en fin d’exercice, le conseil de gouvernance de l’Uni décidera de son affectation soit à une réserve spécifique au financement d’un projet, soit à la réserve de compensation vouée à combler l’écart entre la dotation étatique et la réalisation des activités prévues.

L’État s’engage à «garantir l’autonomie nécessaire pour l’exécution du présent contrat» et devra répondre présent en cas de besoins immobiliers de l’Uni. Le contrat l’oblige à «assurer la mise en œuvre des priorités nationales de la recherche» et également à «adopter un cadre légal réglementant l’accès et le traitement de données à caractère personnel par les acteurs de la recherche publique au Luxembourg», crucial pour permettre à l’Uni de répondre aux exigences de soumissions aux appels à projets nationaux et internationaux.

De son côté, l’Uni s’engage à préserver l’intégrité scientifique, un «juste équilibre dans la représentation des sexes», le multilinguisme des cursus, ainsi qu’un «monitorage interne des volets enseignement, parcours des étudiants et diplômés opérationnel à partir du 1er janvier 2019». Précision cruciale au vu de l’histoire récente de l’Uni, marquée par un flottement comptable: celle-ci «s’engage à fournir au moins semestriellement au ministre le décompte des recettes et des dépenses de la période écoulée» et ses prévisions de recettes et dépenses pour les quatre exercices à venir.

Huit «domaines d’excellence» prioritaires

Sujette à d’âpres négociations durant l’année 2017, la «stratégie de recherche, d’enseignement et d’action» de l’Uni est enfin dévoilée dans l’annexe au contrat d’établissement. Une stratégie qui s’appuie sur les résultats de l’évaluation externe subie par l’Uni en 2016, et qui dégage huit «domaines d’excellence» identifiés comme les «priorités du plan quadriennal»: sciences des matériaux, informatique et sécurité des TIC, droit européen et international, finance et innovation en finance, éducation, histoire numérique et contemporaine, santé et biologie des systèmes et modélisations et simulations numériques.

En interne, l’Uni vise également à revoir les méthodes d’enseignement et d’apprentissage, y compris en valorisant l’apprentissage tout au long de la vie. Elle se donne pour objectif de «développer une administration efficiente et transparente», partant du constat que la «prise de décision académique et administrative» doit être plus efficace.

Le contrat évoque encore le développement d’une plateforme nationale pour les questions du genre (formation aux fonctions de direction, accompagnement des couples de chercheurs et politiques plus favorables aux familles). Une plateforme partagée avec le Fonds national de la recherche et les centres de recherche publics, comprenant une «optimisation des ressources dans les domaines d’intérêt commun».

L’Université reconnaît que ce plan quadriennal est d’une grande ambition.

Université du Luxembourg

L’annexe détaille aussi la volonté de «donner aux étudiants les moyens nécessaires afin de jouer leur rôle au sein de l’Université».

Dernier point transversal: «l’ancrage de l’assurance qualité au niveau de toute l’Université permettra de développer une véritable culture de la qualité qui guidera les actions de chacun de ses membres à travers un engagement vers la professionnalisation et l’amélioration continue». L’Uni doit plancher à ce titre sur une «stratégie sur le long terme prenant en compte l’enseignement et l’apprentissage, la recherche, l’administration et le service à la société».

L’Uni n’oublie pas non plus son ancrage dans le tissu économique du pays, prévoyant la mise en place d’une «unité chargée de développer l’entrepreneuriat et de promouvoir l’émergence d’idées innovatrices auprès des étudiants et du personnel», tandis qu’un programme sera dédié à «l’émergence de start-up» et la «formation de nouvelles générations d’entrepreneurs» au Luxembourg.

L’annexe du contrat d’établissement s’achève par une profession de foi: «L’Université reconnaît que ce plan quadriennal est d’une grande ambition, mais ce n’est qu’en étant ambitieuse qu’elle réussira à être internationalement reconnue pour sa recherche, avoir un enseignement et un apprentissage utilisant une pédagogie et une technologie de pointe et avoir un impact positif significatif sur la société et l’économie luxembourgeoise».