L’accès aux études nécessite aussi des financements privés en Amérique du Sud. (Photo: Licence CC)

L’accès aux études nécessite aussi des financements privés en Amérique du Sud. (Photo: Licence CC)

«Si vous aidez à financer les études du fils d’un micro-entrepreneur et qu’il est diplômé en tant qu’électricien, par exemple, c’est non seulement sa vie qui va changer, mais aussi celle de l’ensemble de sa famille», expliquait ce lundi soir Kaspar Wansleben, directeur exécutif de Luxembourg Microfinance and Development Fund (LMDF), en marge de la présentation de l’opération Higher Education Finance Fund (HEFF). Une initiative au sein de laquelle est impliqué LMDF. Le fonds luxembourgeois de microfinance y a investi 1,5 million de dollars et Kaspar Wansleben en est le président du comité d’administration.

Profitant de la présence au Luxembourg de quelques-uns des acteurs impliqués dans le fonds, LMDF et Inclusive Finance Network (InFine), ont organisé, ce 1er septembre, une table ronde consacrée à HEFF, et plus globalement encore aux rapports qu’entretiennent microfinance et prêts étudiants.

HEFF, actuellement actif dans sept pays d’Amérique latine, est un fonds d’investissement qui accorde des prêts à une population d’étudiants qui n’a pas de moyens financiers. Comme le souligne Kaspar Wansleben, il s’agit essentiellement d’enfants de micro-entrepreneurs. Le fonds – pesant actuellement 34 millions de dollars – est géré par Omtrix Inc., une société spécialisée basée au Costa Rica et qui bénéficie notamment d’une grande expérience des produits innovants en microfinance. Pour en terminer avec le portrait, lancé en 2012, HEFF s’appuie sur un réseau de partenaires (institutions de microfinance) actifs sur le terrain, au contact de la population visée.

Des ingénieurs plutôt que des musiciens

En ce qui concerne la méthode, elle se veut très pratique et pragmatique. «Nous avons effectué des études de marchés afin de définir, pour chacun des pays où nous sommes actifs, quels sont les métiers qui recrutent et les formations qui y mènent», précise Juan Carlos Pereira, partner chez Omtrix et manager de HEFF. «Nous savons ce que vont coûter les études et quel salaire le diplômé peut avoir à l’issue de son parcours. Sera-t-il en mesure, oui ou non, de rembourser son prêt?», s’interroge-t-il. Parce que le succès du fonds repose sur la réussite des étudiants, une sélection drastique est bien entendu opérée parmi les candidats.

Autrement dit, le jeune qui veut devenir ingénieur a plus de chance d’être retenu que celui dont l’ambition est de devenir musicien. Les prêts sont versés pour le semestre à venir et peuvent donc être suspendus si les résultats ne sont pas au rendez-vous. «L’accompagnement est très important. Il nous faut assurer un suivi. Mais nous développons aussi une assistance technique (séminaires, ateliers…) pour les encadrer et les éduquer afin de leur donner le maximum de chances de réussite», souligne Alex Silva, partner chez Omtrix «pour que ce programme pilote fonctionne et se développe, il nous faut confirmer que l’investissement rapporte».

Il est encore un peu trop tôt pour se prononcer. 600 étudiants bénéficient actuellement de ce programme.