Pour Foyer, avoir une expérience directe sur cette nouvelle technologie est crucial pour comprendre son fonctionnement, mais aussi obtenir les données qui lui permettront de calculer le risque et concevoir des contrats d’assurance sur mesure. (Photo: Matic Zorman)

Pour Foyer, avoir une expérience directe sur cette nouvelle technologie est crucial pour comprendre son fonctionnement, mais aussi obtenir les données qui lui permettront de calculer le risque et concevoir des contrats d’assurance sur mesure. (Photo: Matic Zorman)

Le développement au Luxembourg d’un système de conduite autonome de niveau 4, sur une échelle de 5, est une aubaine que Foyer ne pouvait pas laisser passer. Comme ses concurrents, l’assureur cherche à mesurer l’impact des véhicules autonomes sur le marché des assurances.

Avoir une expérience directe sur cette nouvelle technologie est donc crucial pour comprendre son fonctionnement, mais aussi obtenir les données qui lui permettront de calculer le risque et concevoir des contrats d’assurance sur mesure.

Un défi plus qu’actuel si l’on prend en considération les systèmes semi-autonomes, comme le freinage automatique, qui existe déjà sur certaines voitures et pose des questions sur la responsabilité en cas d’accident.

Paperjam.lu est monté à bord de la voiture autonome développée par le SnT lors d'une démonstration à Mondorf dans le cadre du Partnership Day.

Une acceptation différente selon les marchés

«Comment la technologie fonctionne, à quel moment ce type de système s’enclenche en conditions réelles, quelles sont les données sur lesquelles Foyer peut se baser pour évaluer les risques… Ce projet permet de répondre à toutes ces questions», explique Raphaël Frank, le responsable du projet pour le SnT.

L’analyse des données n’est toutefois pas le seul intérêt de ce partenariat. En trouvant un partenaire local, Foyer va également pouvoir connaître l’appétence des Luxembourgeois pour ces systèmes.

«Au-delà des questions techniques liées à l’autonomie d’un véhicule, il existe une série d’aspects culturels essentiels à prendre en compte pour nous», précise Michel Etienne, innov’expert chez Foyer. «Des études montrent que l’acceptation des véhicules autonomes n’est pas la même en France, en Espagne ou ailleurs. Il est donc crucial d’être au plus près de notre clientèle.»

Sur la route d’ici la fin de l’année

Le partenariat entre la compagnie d’assurances et le SnT se traduira par le cofinancement d’un doctorat sur une période de quatre ans. Le scientifique en question rejoindra à partir de la mi-août l’équipe de cinq chercheurs qui travaillent déjà sur le projet.

Le système de conduite autonome développé par le SnT reste toutefois indépendant et espère attirer d’autres partenaires. Le projet a été lancé en interne au début de l’année et utilise pour l’instant uniquement des caméras connectées à un ordinateur, qui analyse les images et «apprend» à conduire grâce à des algorithmes de «machine learning».

Des capteurs plus performants seront intégrés dans les prochains mois pour en perfectionner le fonctionnement. L’objectif est de pouvoir profiter de l’accord de coopération entre le Luxembourg, la France et l’Allemagne, qui permet, depuis quelques semaines, de procéder à des tests sur certaines autoroutes. Aucun véhicule autonome n'est encore en circulation sur ces portions, mais des demandes ont été déposées. «Nous espérons que, d’ici la fin de l’année, nous pourrons obtenir nous aussi l’une de ces licences et débuter des essais en conditions réelles», conclut Raphaël Frank.