Claudie Grisius (à gauche): «Les étrangers qui font l’effort de visiter Luxembourg sont agréablement surpris et deviennent nos meilleurs ambassadeurs.» (Photo: Maison Moderne)

Claudie Grisius (à gauche): «Les étrangers qui font l’effort de visiter Luxembourg sont agréablement surpris et deviennent nos meilleurs ambassadeurs.» (Photo: Maison Moderne)

D’une marque confidentielle, Vol(t)age est devenue un véritable ambassadeur du Luxembourg en développant ses collections et en étant vendu à l’étranger. Deux boutiques à Luxembourg garantissent une visibilité à la marque, y compris auprès des touristes.

Madame Claudie Grisius, votre travail contribue au rayonnement à l’international du Luxembourg. Quand en avez-vous pris conscience pour la première fois?

«Si en 2013 les V-necks de Vol(t)age se vendaient surtout en cercle privé restreint, puis dans nos deux boutiques de Luxembourg, nous avons régulièrement participé à des foires internationales. Grâce à ces dernières, nous avons pu exporter les premiers modèles notamment en Chine (à Shanghai sur le Bund) et au Japon (à Tokyo dans les galeries marchandes GallardaGalante).

Lorsqu’en 2015, Vol(t)age a été, en plus, sélectionné par une prestigieuse émission de voyage japonaise comme un ‘must do & must see’ pour le Insider’s Guide to Luxembourg, nous nous sommes dit que Vol(t)age représentait la mode luxembourgeoise et pouvait sans complexes contribuer au rayonnement du Grand-Duché. D’autant plus que Vol(t)age figurait à côté d’autres noms prestigieux luxembourgeois pour illustrer le ‘know-how à la luxembourgeoise’ à savoir Villeroy&Boch, Oberweis et Lea Linster. Par ailleurs, si on tient compte de la part de la clientèle étrangère qui visite nos points de vente ou commande nos modèles dans notre e-shop, c’est à chaque fois un bout de made in Luxembourg qui se promène à travers les continents.

Le fait que le gouvernement envisage de développer l’entrepreneuriat créatif laisse présager un futur potentiellement intéressant.

Claudie Grisius, Vol(t)age

Comment se positionne la mode luxembourgeoise à l’international?

«Historiquement, même si le Luxembourg compte d’excellents couturiers et couturières, au sens classique du terme, le pays n’est pas connu pour figurer sur la liste des capitales de la mode et les enseignes qui ont pignon sur rue sont encore rares. Cependant, une certaine effervescence auprès de nouveaux créateurs, jeunes et moins jeunes, est palpable. Le fait que le gouvernement envisage de développer l’entrepreneuriat créatif laisse présager un futur potentiellement intéressant.

Peut-on parler d’une mode typiquement luxembourgeoise?

«De manière générale, la mode, c’est-à-dire la manière d’un collectif de se vêtir, reflète toujours l’état d’esprit, l’attitude, de ce collectif. Le Luxembourg est devenu un pays ouvert, habité par des ressortissants jeunes et d’origines culturelles variées qui font vibrer le pays de tonalités très diverses. Plutôt que de parler d’une mode luxembourgeoise, nous préférons parler d’une mode issue d’une communauté très variée et dynamique. La mode est de facto intrinsèquement volage, étant donné qu’elle change avec la société qui la fait naître. C’est cet esprit que Vol(t)age souhaite transmettre dans ses créations et pourquoi pas, rêvons un peu, devenir un jour une référence en matière de mode luxembourgeoise…

Luxembourg est un pays «fiable, dynamique et ouvert». Reconnaissez-vous Luxembourg dans ces mots-clés retenus par le gouvernement?

«Je rajouterais ‘créatif’! Car même si le Luxembourg est un petit pays où ‘tout le monde se connaît’, ou presque, les entrepreneurs luxembourgeois doivent faire preuve de beaucoup d’imagination et de persévérance, surtout dans les métiers de la création, pour se faire une place à côté des grandes enseignes qui bénéficient de communication au niveau mondial.

Que vous disent vos interlocuteurs à l’étranger sur le Luxembourg?

«Une fois passés les clichés du paradis fiscal, de la station de métro ou du jardin homonyme à Paris, ce que nous disent les étrangers se réduit bien souvent à un mouchoir de poche. En revanche, une fois que ces mêmes personnes ont fait l’effort, c’est le cas de le dire, de venir au Luxembourg, ils sont agréablement surpris et deviennent nos meilleurs ambassadeurs de retour chez eux. Le plus souvent, c’est la verdure des paysages, la qualité de la cuisine, l’offre culturelle qui les surprend. Et le fait qu’on leur parle, le plus souvent, dans leur langue maternelle. On pourrait résumer leurs réactions en deux mots: ‘Unexpected Luxembourg!’

Et qu’est-ce que vous leur répondez pour leur donner envie de visiter le Luxembourg?

«Laissez-vous surprendre par un havre de paix au cœur de ce que l’Europe a de meilleur… et de regarder la vidéo Luxembourg second sur le web.

À quelle occasion étiez-vous particulièrement fière du Luxembourg?

«À chaque fois que je suis témoin de la fierté exprimée par les nombreux expats lorsqu’ils obtiennent la nationalité luxembourgeoise. Dans un tout autre registre, ce qui m’a rendue fière dernièrement ‘d’être ce que nous sommes’, c’est l’autodérision et le pied de nez aux grandes nations démontrés dans la vidéo réalisée par Studio Ben, en réponse au slogan du président des États-Unis. À ce jour plus de 1,2 million de vues sur Youtube… quel nation branding!»

L’aventure #CelebratingLuxembourg continue sur celebratingluxembourg.com.