Valérie Ballouhey-Dauphin: «C’est important de considérer que, quelle que soit la situation dans laquelle on est, on apprend toujours.» (Patricia Pitsch/Maison Moderne)

Valérie Ballouhey-Dauphin: «C’est important de considérer que, quelle que soit la situation dans laquelle on est, on apprend toujours.» (Patricia Pitsch/Maison Moderne)

Valérie Ballouhey-Dauphin, 45 ans, occupe des fonctions managériales depuis le début de sa carrière. Son secret pour allier vie privée et vie professionnelle? «Le temps qu’on passe avec la famille, on le lui consacre à 100% et à rien d’autre.»

Être heureuse au travail, cela signifie quoi pour vous?

Valérie Ballouhey-Dauphin. – «J’aime bien travailler dans la bonne humeur, une bonne ambiance. L’humour en fait partie. Mais avant tout, pour moi, être heureuse au travail, c’est être vraie, donc rester moi-même. Pouvoir être entourée de gens qui partagent aussi cet état d’esprit, qui adoptent un parler franc, tout en restant respectueux de chacun.

Actuellement, vous dirigez une équipe de 95 personnes en charge du métier Post Finance. Quel est votre style de management?

«L’ouverture, la compréhension de ce qui se passe concrètement sur le terrain me paraît très important. J’aime me faire aussi une opinion des situations avant de prendre une décision. J’ai une approche de délégation aussi. J’apprécie de pouvoir faire confiance.

Pour moi, diriger, c’est donner du sens. Donner envie. Et faire en sorte qu’on partage une expérience, une réussite, de manière collégiale et collective.

Vous êtes également mère de deux enfants, Antonin et Victoire, une astuce pour bien allier vie privée/vie professionnelle?

«Le temps qu’on passe avec la famille, on le lui consacre à 100% et à rien d’autre.

Vous vous consacrez pleinement aussi à vos fonctions au sein de Post Luxembourg, qu’est-ce qui vous anime?

«J’aime créer du lien entre les personnes, là où il n’y en avait pas forcément avant. Créer une équipe, un collectif. Ça, c’est quelque chose qui m’anime beaucoup.

Je ne fais pas de différence entre un homme et une femme.

Valérie Ballouhey-Dauphin, directrice Post Finance et RSE

J’aime aussi aller chercher les talents que les personnes elles-mêmes n’ont pas nécessairement entrevus et faire en sorte qu’elles puissent bénéficier de l’exposition suffisante pour se réaliser.

En tant que manager, vous aimez aussi faire émerger les talents?

«En tout cas, faire en sorte que ces personnes prennent conscience de leur talent et qu’elles puissent l’exprimer. ‘Manager’, pour moi, c’est accepter de prendre le risque, à un moment donné, d’accorder sa confiance, tout en accompagnant ces talents à davantage développer leurs capacités.

À vous aussi, on vous a fait facilement/rapidement confiance dans votre carrière?

«Je crois que c’est l’opportunité que j’ai eue durant ma carrière, le fait que mon travail ait donné suffisamment de confiance à mes managers, à mes supérieurs. Au fil du temps, ces rencontres ont accompagné et nourri mon développement. J’ai eu des fonctions managériales dès le début et tout au long de ma carrière, sur des unités opérationnelles ou transversales, avec un nombre de collaborateurs plus ou moins grand sous ma supervision.

Quelle que soit l’innovation que nous mettons en place, c’est toujours avec une attention très élevée quant au niveau de sécurité associé.

Valérie Ballouhey-Dauphin, directrice Post Finance et RSE

Je pense que ça aussi, c’est important de considérer que, quelle que soit la situation dans laquelle on est, on apprend toujours. Ce n’est pas parce que l’on a atteint un certain niveau de responsabilités que ça n’ouvre plus la possibilité de nouveaux apprentissages.

Que pensez-vous de la représentation des femmes dans le secteur financier?

«Je suis heureuse de constater que ce secteur sait se remettre en question et évoluer pour ne plus être un domaine où les responsabilités sont spécifiquement réservées aux hommes. J’ai personnellement eu la chance dans ma carrière, notamment au sein du groupe Société Générale au moment où je suis devenue maman, de n’avoir connu aucun impact négatif sur le développement de ma carrière, bien au contraire.

C’est-à-dire?

«Je pense que devenir parent est un événement de vie qui, dans certaines entreprises, est considéré, à juste raison, comme une parenthèse de développement personnel parfaitement bénéfique aux collaborateurs.

Personnellement, j’ai évolué dans ma capacité à prendre des décisions et des responsabilités, tout comme dans mon assurance et mon envie pour prendre et assumer plusieurs rôles en même temps. À Luxembourg, je pense que l’on peut être fier d’avoir des femmes en situation de responsabilités dans le secteur financier, même si ce n’est pas encore assez… (Rires).

Je pense que l’on peut être fier d’avoir des femmes en situation de responsabilités dans le secteur financier, même si ce n’est pas encore assez.

Valérie Ballouhey-Dauphin, directrice Post Finance et RSE

Plus sérieusement, je pense que notre secteur d’activité doit continuer de faire en sorte que d’autres femmes aient envie de le rejoindre pour y prendre des responsabilités, s’y investir et s’y développer aussi. En tout cas, ma conviction est qu’il y a de la place pour chacune et chacun dans ce secteur.

En tant que femme avec des responsabilités dans le secteur financier, j’ai à cœur de créer ce lien avec mes paires pour que l’on soit tout simplement en contact constructif. Pour moi, ce qui compte avant tout, ce sont les individus et leur personnalité. Je ne fais pas de différence entre un homme et une femme, de manière générale et encore moins sur le plan professionnel.

Dans votre secteur, vous êtes également très attentive aux évolutions des nouvelles technologies…

«Nouvelles technologies et secteur financier sont indissociables, en particulier pour les produits et services financiers du quotidien qui nous occupent chez Post Finance. La digitalisation n’est pas une option, elle est fondamentale, car, pour nous, les nouvelles technologies, c’est faciliter la vie de nos clients. 

Chacun d’entre nous utilise une application ou un web banking pour consulter son compte et effectuer des transactions, ça, c’est une chose, mais nous devons toujours nous projeter vers le futur, être à la recherche d’innovations et solutions pour simplifier la vie de nos clients.

Toujours rechercher la satisfaction de nos clients.

Valérie Ballouhey-Dauphin, directrice Post Finance et RSE

Par exemple, i-Hub, notre filiale en charge de maintenir les données et documents d’identification des personnes, et dont je suis aussi administratrice, a justement été créée pour faciliter à terme l’accès des clients du secteur bancaire à leurs informations et documents d’identification (KYC). Quelle que soit l’innovation que nous mettons en place, c’est toujours avec une attention très élevée quant au niveau de sécurité associé. Ça, c’est un défi important pour notre secteur.

En résumé, aujourd’hui, ce qui est plaisant dans mon activité, c’est d’avoir ce point d’attention permanent sur l’expérience client. La difficulté, c’est que notre secteur connaît aussi une pression réglementaire de plus en plus forte. Donc il faut en permanence jongler entre les deux pour toujours rechercher la satisfaction de nos clients.

Pour conclure, quelle est votre devise?

«Dans ‘impossible’, il y a ‘possible’.»

Valérie Ballouhey-Dauphin en trois dates:

1998 – Début de sa carrière chez Société Générale en France

2012 – Entrée chez PWC

2016 – Entrée chez Post

Retrouvez l’intégralité de la série #FemaleLeadership