Nicolas Buck (Fedil – à gauche) a salué l’accord entre les deux pays, mais Paul Arker (Medef Moselle – à droite) attend des annonces plus concrètes sur les investissements à venir sur l’A31. (Photo: Romain Gamba / archives)

Nicolas Buck (Fedil – à gauche) a salué l’accord entre les deux pays, mais Paul Arker (Medef Moselle – à droite) attend des annonces plus concrètes sur les investissements à venir sur l’A31. (Photo: Romain Gamba / archives)

C’est un peu la consécration du modèle luxembourgeois, où le dialogue entre les différentes parties est au centre de toutes les avancées. Ce côté consensuel entre acteurs des deux pays, destiné à améliorer la mobilité transfrontalière, a en effet été salué par le président de la Fédération des industriels luxembourgeois (Fedil), Nicolas Buck. «Cet accord va dans la bonne direction, car tout le monde fait les mêmes constats et travaille maintenant dans la même direction», a-t-il confié à Paperjam.

Concernant le financement «paritaire» des investissements annoncés, le président de l’Institut de la Grande Région, Roger Cayzelle, explique quant à lui qu’il s’agit d’«une étape significative». «Car il faut quand même savoir que le Grand-Duché avait refusé il y a six mois le financement d’infrastructures pour les frontaliers.»

L’autoroute A31, grande absente

Les 240 millions d’euros qui seront investis par les deux gouvernements dans des infrastructures de transport transfrontalières d’ici 2028 se concentreront surtout sur le ferroviaire du côté luxembourgeois. Le développement des offres de P+R, permettant aux automobilistes de garer leur voiture à proximité de la ville et d’emprunter les transports en commun pour se rendre à leur bureau, ainsi que la création de nouvelles lignes de bus transfrontalières sont également concernés, mais en moindre mesure.

En revanche, l’élargissement de l’A31 n’a pas été évoqué par la partie luxembourgeoise, et que partiellement par le Premier ministre français, Édouard Philippe. Or, il s’agit d’un élément crucial pour améliorer la gestion du flux quotidien des travailleurs transfrontaliers qui viennent de France, selon Paul Arker, le président du Medef de la Moselle.

L’essentiel des travailleurs frontaliers continuera à se trouver sur l’autoroute.

Paul Arker, président du Medef de la Moselle

«On peut ne pas être un fanatique de la voiture, mais il faut être réaliste», indique-t-il. «L’amélioration du cadencement des TER et la construction d’une voie supplémentaire pour permettre, au mieux, de doubler le nombre de frontaliers transportés par le ferroviaire sont positives. Mais quoi qu’on fasse, l’essentiel des travailleurs frontaliers se rendant au Grand-Duché tous les matins continuera à se trouver sur l’autoroute, donc il faut améliorer cette infrastructure.»

«Tout reste à construire»

Si le Luxembourg a déjà annoncé le passage de l’A3 à trois voies sur son territoire, les Français devront faire de même sur l’A31 pour fluidifier l’ensemble de l’axe Metz-Luxembourg. «Cela fait partie des priorités du gouvernement français, et il est clair que la clairvoyance du gouvernement luxembourgeois d’accepter de participer au financement de l’infrastructure routière ne peut qu’avoir des effets bénéfiques sur le délai de réalisation», ajoute Paul Arker.

Mais Roger Cayzelle de regretter «qu’aucune annonce concrète» sur ce point n’a été faite. «Les Français vont devoir venir avec des projets précis sur la table. Or, on en est loin. Tout reste à construire.»