Rachel Gaessler (Nyuko) joue les entremetteuses entre mentors et mentorés pour le programme Business Mentoring.  (Photo : Sven Becker / archives)

Rachel Gaessler (Nyuko) joue les entremetteuses entre mentors et mentorés pour le programme Business Mentoring.  (Photo : Sven Becker / archives)

Le programme existe depuis maintenant sept ans, mais il est depuis deux ans sous le giron de Nyuko, l’accélérateur de start-up. Né d’une volonté de la Chambre de commerce d’encourager l’entrepreneuriat au Grand-Duché, le Business Mentoring a depuis suivi l’évolution de quelque 123 jeunes chefs d’entreprise, avec l’aide d’une cinquantaine de mentors.

Pour ce qui est de la «cuvée» 2017, le programme a enregistré 24 nouveaux mentorés, une constante par rapport à l’édition 2016.

Entre 40 et 50% des mentorés ont développé des start-up, une tendance en constante hausse ces dernières années, avec des profils d’entreprises très divers. La project manager Rachel Gaessler assure ainsi que tous les secteurs, ou presque, de l’économie sont représentés. «Certains commerces ont besoin d’être accompagnés pour passer à la digitalisation de leur activité», ajoute-t-elle.

En moyenne, les mentorés ont entre 30 et 45 ans, et on compte un tiers de femmes. Peut mieux faire, donc, mais les chiffres sont encore plus déséquilibrés du côté des mentors, où l’on compte seulement 18% de femmes.

Les demandes augmentent, mais les critères sont stricts

Le programme se distingue de la House of Entrepreneurship, également sous la houlette de la Chambre de commerce, qui accompagne les démarches des entrepreneurs au niveau administratif au moment de la création de leur entreprise.

Pour le mentoring, la philosophie est autre: «Une fois que la société est lancée, c’est là que nous intervenons», explique Rachel Gaessler.

Les mentors n’interviennent que sur des entreprises déjà créées ou reprises, de trois mois à un an: «Il faut un produit, quelque chose à vendre qui existe déjà. Les demandes augmentent, mais les critères sont stricts: il faut un business plan, une société implantée au Luxembourg, ainsi qu’une lettre de motivation. Le cas est ensuite présenté à un comité de mentors qui va mesurer la motivation du candidat», poursuit-elle.

L’humain, c’est la clé.

Rachel Gaessler

Côté mentor cela représente un vrai engagement, qui plus est bénévole. Ce dernier s’engage à consacrer quatre heures par mois à son mentoré, et ce sur une période de 6 à 12 mois. L’écrasante majorité des mentors continue ainsi l’aventure d’année en année, car ils retirent aussi beaucoup de cette expérience. «C’est un moyen pour eux de rester ouverts et de se confronter à la nouveauté. L’humain, c’est la clé», estime Rachel Gaessler. Et c’est à elle que revient la tâche de «marier» les mentors et leurs protégés, un art subtil qu’elle maîtrise parfaitement: «Même s’ils ne sont pas forcément dans le même domaine d’activité, ils sont complémentaires, et cela marche. Mon taux d’échec est de 0,4%, je dirais!»

Cette petite communauté a bien grandi en sept ans. Depuis, un mentoré qui a suivi le programme en 2010 est devenu mentor à son tour: «La majorité des entrepreneurs sont passés par ce type de programme, ou ils ont bénéficié du soutien et de l’expérience d’un autre entrepreneur. Des mentors sortant du Business Mentoring devraient être plus nombreux à l’avenir», conclut Rachel Gaessler.