«Le label LuxFlag aide à différencier des obligations vertes autoproclamées d’offres de marché véritablement vertes», précise Thomas Seale, le président de LuxFlag. (Photo: Licence CC)

«Le label LuxFlag aide à différencier des obligations vertes autoproclamées d’offres de marché véritablement vertes», précise Thomas Seale, le président de LuxFlag. (Photo: Licence CC)

Après la microfinance, l’environnement, l’ESG (environnement, social, gouvernance) et la climate finance, LuxFlag vient de lancer son cinquième label, cette fois-ci spécialement dédié aux obligations vertes.

Les critères d’éligibilité seront toujours aussi stricts, assure l’agence de labellisation, qui précise que les futurs fonds qui en feront la demande devront «considérer dans l’utilisation des recettes les objectifs de développement durable des Nations unies».

«Nous visons à améliorer la confiance et la transparence en établissant des exigences très rigoureuses», confirme Thomas Seale, président de LuxFlag, dans un communiqué. «Le label LuxFlag aide à différencier des obligations vertes autoproclamées d’offres de marché véritablement vertes.»

Aider à établir des standards forts afin de soutenir les flux de finance verte.

Carole Dieschbourg, ministre de l’Environnement

Ce lancement a permis au gouvernement de rappeler qu’il restait «fermement» engagé dans les mesures internationales en faveur de l’accord de Paris. Et la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, d’indiquer dans le même communiqué que le nouveau label de LuxFlag «joue un rôle-clé pour aider à établir des standards forts dans le marché afin de soutenir les flux de finance verte».

Les demandes de labellisation seront traitées dans l’ordre de leur arrivée, et les décisions d’octroi du label seront prises tous les trimestres, précise LuxFlag. Les premiers labels «green bonds» devraient donc être distribués en septembre.

L’agence compte actuellement quelque 58 fonds labellisés, soit 31 en microfinance, 11 en environnement, 12 en ESG et 4 en climate finance.

Le Luxembourg et la Chine s’allient

Le choix de se positionner sur les obligations vertes n’est pas un hasard pour LuxFlag. Ce marché est en effet l’un des plus dynamiques de la finance responsable.

La Bourse de Luxembourg avait été la première à lancer un dispositif dédié à ces produits, le Luxembourg Green Exchange (LGX), en septembre dernier, sur lequel elle affiche déjà plus de 50 milliards d’euros de titres.

Elle a par ailleurs annoncé ce même lundi la publication sur son site d’une série d’indices boursiers chinois actifs dans ce domaine, la Chine étant le leader sur ce marché avec plus de 10 milliards de dollars d’obligations vertes cotées, sur un total de 131 milliards de dollars au niveau mondial.

Nous avons très vite compris qu’il fallait profiter de cette position de pionnier.

Grégory Behin, directeur de la stratégie et du développement de la Bourse de Luxembourg

Le Luxembourg Stock Exchange s’est d’ailleurs déjà allié avec le Shenzhen Stock Exchange pour créer un nouvel indice vert, en mars. Basé à Shenzhen, celui-ci est affiché depuis en simultané à la Bourse du Luxembourg.

«Vu la réaction des banques de développement (la Banque européenne d’investissement est le premier émetteur sur le LGX en termes de montant, ndlr), des gouvernements et des initiatives du milieu financier, nous avons très vite compris qu’il fallait profiter de cette position de pionnier pour consolider notre présence dans ce secteur», reconnaissait Grégory Behin, directeur de la stratégie et du développement de la Bourse de Luxembourg, dans les pages du magazine Paperjam de mai.