Le chiffre d’affaires de Deloitte Luxembourg a plus que doublé depuis l’arrivée d’Yves Francis à sa tête, en 2010. (Photo: Eric Chenal)

Le chiffre d’affaires de Deloitte Luxembourg a plus que doublé depuis l’arrivée d’Yves Francis à sa tête, en 2010. (Photo: Eric Chenal)

Pour son dernier passage en revue des résultats annuels avant de céder le flambeau de Deloitte Luxembourg à John Psaila le 1er juin prochain, Yves Francis a pu annoncer une croissance de 8% du chiffre d’affaires. Il atteint 295 millions d’euros pour l’exercice clôturé le 31 mai dernier contre 274 millions un an plus tôt.

«Nous connaissons toujours une croissance forte, note M. Francis. Depuis 2010 (la date de sa prise de fonction en tant que managing partner, ndlr), le chiffre d’affaires a plus que doublé.» Il était alors de 135 millions.

Une tendance qui vaut aussi pour l’évolution du personnel. Alors que la firme de conseils professionnels franchit pour la première fois la barre des 2.000 employés – 2.200 depuis octobre –, elle rappelle que celle des 1.000 n’avait été franchie qu’en 2010.

Des vagues porteuses

Au niveau de l’évolution du chiffre d’affaires, le secteur de l’audit gagne 5% tout comme le département fiscal, alors que la division conseil et consultance grimpe de 20%. «Une croissance qui vient autant du local que de l’international, note Joël Vanoverschelde, advisory & consulting leader. Notre expertise dans les questions financières nous pousse en effet de plus en plus à sortir de nos frontières.»

Comme les autres Big Four, Deloitte Luxembourg profite des vagues porteuses du moment: le Brexit, la réglementation dans le secteur financier et les nouvelles tendances internationales en matière de fiscalité.

Raymond Krawczykowski, tax leader, s’inquiète des volontés d’harmonisation de la fiscalité au niveau européen qui, selon les thèmes, ne vont pas toutes dans le même sens. «Je crains que, à terme, face à cette insécurité juridique, des multinationales fassent le choix de s’installer ailleurs qu’en Europe, commente-t-il. La plupart des pays se font concurrence pour baisser les impôts afin de les attirer. Mais la sécurité juridique intéresse plus les investisseurs qu’un faible taux d’imposition.»

La sécurité juridique intéresse plus les investisseurs qu’un faible taux d’imposition.

Raymond Krawczykowski, tax leader chez Deloitte Luxembourg

Enfin, notons que, comme son concurrent PwC, face à l’inflation de personnel, Deloitte Luxembourg souhaite développer le travail à domicile pour ses employés frontaliers et négocie des «rulings» avec les autorités belges, françaises et allemandes pour éviter de se voir considéré comme établissement stable dans les pays riverains du Luxembourg.

«En principe, si les gens travaillent de chez eux sur des projets connectés avec le Luxembourg, ça ne pose pas de problème, note encore M. Krawczykowski. Mais nous voulons bénéficier d’une situation claire.»