«Notre chiffre d’affaires a augmenté de 50% depuis 2012», a indiqué lundi Alain Kinsch, managing partner d’EY. (Photo: Sébastien Goossens)

«Notre chiffre d’affaires a augmenté de 50% depuis 2012», a indiqué lundi Alain Kinsch, managing partner d’EY. (Photo: Sébastien Goossens)

Le comité de direction d’EY Luxembourg avait convié la presse ce lundi pour le traditionnel exercice de communication des résultats annuels, «avant qu’ils ne soient rendus publics dans le rapport de transparence le 31 octobre», a précisé d’emblée le managing partner, Alain Kinsch.

Du côté des données brutes, la satisfaction est de mise avec un chiffre d’affaires dont la croissance est à deux chiffres: 10,6%. Le montant s’élève à 197 millions d’euros pour l’année fiscale 2016-2017 qui s’est clôturée le 30 juin dernier (178 millions d’euros un an plus tôt).

C’est la croissance la plus élevée depuis quatre ans.

Alain Kinsch, EY Luxembourg

«C’est la croissance la plus élevée depuis quatre ans», se félicite Alain Kinsch. «Nous nous étions fixé un objectif de 8%. Nous ne pouvons qu’être satisfaits de ce résultat, d’autant que notre chiffre d’affaires a augmenté de 50% depuis 2012.» 

Chacune des lignes de service augmente à raison de 10,2% dans l’audit, 9,3% dans les conseils fiscaux et 16,7% dans l’advisory. 

«Nous avons connu huit années de croissance exceptionnelle dans l’audit», souligne Bernard Lhoest, associé en charge de l’audit chez EY Luxembourg. «Nous bénéficions de la législation imposant une rotation des firmes ainsi que de la volonté de certains conseils d’administration de faire tourner les auditeurs. Les audits ne concernent d’ailleurs pas que les états financiers puisque les sociétés de plus de 500 personnes et qui sont cotées voient produire un reporting extra-financier.» Ce dernier porte sur la manière dont ces entreprises prennent en compte leur impact sur la société au sens large. 

Automatisation et robotique 

Du côté de la fiscalité, l’heure est à la préparation d’ici 2019 des obligations relatives à Beps, ainsi qu’à la transformation de la fonction fiscale au sein des entreprises qui passent par une digitalisation accrue ainsi que par la robotisation de certaines tâches routinières.

Ce recours à la digitalisation se note aussi au sein du département de conseil qui, «en plus de l’activité de conseil traditionnel», va aussi vers des «activités de managed services», précise Olivier Maréchal, associé en charge de cette ligne de services: «Le contexte est favorable au Luxembourg, notamment grâce au Brexit. Nous pouvons aider les clients à redéfinir leur modèle à la lumière du Brexit.»

Cette conférence de presse était aussi l’occasion pour le cabinet de marquer son engagement dans le digital. Nombreux sont désormais les acteurs du conseil aux entreprises à s’investir dans ce créneau.

Nous reconnaissons que nous allons vivre un impact disruptif sur la façon de servir nos clients.

Brice Lecoustey, EY Luxembourg

«C’est une volonté en forme de trait d’union au sein de notre cabinet», déclare Brice Lecoustey, associé en charge d’EY Digital. «Nous reconnaissons que nous allons vivre un impact disruptif sur la façon de servir nos clients et de travailler en équipe.»

Du Big Four aux start-up

Du côté de son staff, EY qui emploie 1.350 personnes au Luxembourg prévoit de recruter 400 collaborateurs dans l’année fiscale en cours pour combler les départs qui ne sont pas forcément vus comme des pertes sèches.

Outre les mutations au sein du groupe, le cabinet voit, selon ses responsables, poindre une volonté de jeunes collaborateurs de créer leur start-up. Soit des relais d’idées potentielles à garder en vue pour de nouveaux services.

«En prévision de l’année fiscale en cours, nous avons quasiment multiplié par trois le recrutement de professionnels en conseil, afin d’anticiper une plus forte demande en services informatiques et digitaux», déclare Patricia Gudino Jonas, people partner chez EY Luxembourg.

Le comité de direction d’EY comptant désormais une femme, le sujet de la diversité a été naturellement mentionné comme primordial par les responsables du cabinet. EY emploie 40% de femmes pour 60% d’hommes.