Chez Ouni, on consomme bio mais aussi sans emballages, un concept qui demande une certaine adaptation. (Photo: Mike Zenari)

Chez Ouni, on consomme bio mais aussi sans emballages, un concept qui demande une certaine adaptation. (Photo: Mike Zenari)

Avec un petit terrain, Sandrine Pingeon propose dès 2012 à une clientèle confidentielle des légumes qu’elle a produits elle-même, «Les paniers de Sandrine». Le bouche-à-oreille fait son chemin au cours des mois qui vont suivre. Il faut dire que l’engouement est là, une tendance vive au Luxembourg pour consommer «vrai»: «J’aime ma petite production avec de petits clients.

Et puis c’est plus facile de leur expliquer que si l’on veut de la qualité, il faut laisser le temps.» Aujourd’hui, elle prépare environ 230 paniers par semaine, sans compter les clients qui viennent acheter comme au marché. Si Sandrine Pingeon privilégie des produits de qualité, elle va arrêter la certification bio: «Le bio certifié est produit dans un contexte industriel, ce n’est pas du tout ce que je fais. Il s’est installé une relation de confiance avec mes clients, ils savent que je privilégie le local, la qualité, sans les emballages, et c’est ce qui compte.» 

751 membres convaincus

La seule épicerie bio sans emballages du Luxembourg a ouvert ses portes en décembre 2016. En un peu plus d’un an, la coopérative Ouni a rassemblé quelque 751 membres qui ont été convaincus par la philosophie zéro déchet. Mais l’épicerie ne veut pas tomber dans une idéologie culpabilisante: «Il faut que chacun s’adapte, indique Anne-Claire Delval, membre de la coopérative, c’est une autre manière de consommer, mais on fait ce qu’on peut.» Un défi «zero waste» va être lancé à la mi-mars, trois mois d’accompagnement et de formation pour réduire ses déchets et apprendre les bons gestes. La coopérative propose des formations pour les scolaires, et tente de sensibiliser les commerçants avec un «label» pour ceux qui acceptent que les clients amènent leurs contenants. 

Du côté de Rawdish, c’est l’idée d’un fast-food sain et équilibré qui prime: «Nous voulons cibler une niche sur le marché, être 100 % bio à emporter. Manger sainement avec des recettes de produits les moins transformés possible, explique Benito Florio, l’un des cinq associés. Nos fournisseurs sont à 70 % allemands, nous travaillons aussi un peu avec Co-Labor, mais c’est difficile à cause de la certification.» La clientèle visée est principalement les employés stressés à haut pouvoir d’achat: «Avant de me lancer dans l’aventure Rawdish, j’étais dans la finance, raconte Benita Muller, associée. Je travaillais de longues heures et je n’avais pas le temps de cuisiner et de manger sainement. En plus, comme je fais beaucoup de sport, c’est difficile d’être performant si on ne mange pas correctement.»