Évoquée depuis 2009, l’implantation de radars sur les routes luxembourgeoises est devenue réalité le 16 mars 2016. Un an après, les résultats semblent concluants, du moins à en croire François Bausch (Déi Gréng), ministre du Développement durable et des Infrastructures (MDDI), qui annonçait il y a quelques jours que ces appareils ont permis de «faire manifestement baisser la vitesse sur les routes». La vitesse restant encore à ce jour, selon la Sécurité routière, la principale cause de mortalité sur nos routes.

Plus prosaïquement, les 20 radars fixes et les six radars mobiles ont flashé pas moins de 307.590 fois entre le 16 mars 2016 et le 13 mars 2017, selon les données transmises à Paperjam.lu par la police grand-ducale. Les seuls appareils automatiques installés le long des routes représentant, sans surprise, plus de 85% des flashes déclenchés en raison d’un excès de vitesse. Et à ce petit jeu, le radar le plus sollicité n’est autre que celui de l’échangeur de Schieren, sur la B7, avec pas moins de 77.462 photos de contrevenants prises. À l’inverse, l’appareil situé entre Oetrange et Bous, sur la N28, n’a pris en flagrant délit «que» 737 conducteurs.

Les données délivrées par les forces de l’ordre indiquent également que moins de 5% (4,5%) des infractions relevées aboutissent à l’établissement de procès-verbaux, à savoir le déclenchement d’une procédure judiciaire dont le montant a été fixé par un juge, au même titre que la durée du retrait du permis de conduire. L’extrême majorité des cas concerne donc des automobilistes sanctionnés à hauteur de 49 ou 145 euros. Quelque 285.000 pour la première sanction et 11.500 pour la seconde. Pour rappel, la différence est liée à la vitesse enregistrée par les appareils. Sans surprise, les véhicules immatriculés au Luxembourg sont majoritaires dans les registres du Centre national de traitement de Bertrange.

Dans une réponse parlementaire publiée en début de semaine, le ministre indiquait que, sur l’année 2016, les radars ont permis à l’État d’encaisser 12,5 millions d’euros. Pour un coût total de 14,2 millions, dont 11,5 millions en lien avec la mise en place du Centre national de traitement, 1,5 million lié aux frais d’impression des avertissements taxés, l’envoi des courriers et les salaires de la trentaine d’agents nécessaire au fonctionnement de l’ensemble du système, et 250.000 euros de frais annuels pour la liaison des données et l’électricité.

Ayant annoncé la mise en place de quatre nouveaux radars en 2017, le MDDI confirme que le groupe de travail «Audit et séurité» a entamé ses études en vue de l'installation de radars-tronçons et feux rouges.

Ces installations à venir s’intègrent dans une stratégie plus globale, baptisée «Vision Zéro», qui comprend un ensemble de 29 mesures, dont la baisse de la vitesse hors agglomération ou l’introduction d’un «alcolock», ce dispositif destiné à empêcher l’utilisation d’un véhicule sous l’emprise de l’alcool.

Pour rappel, l’ensemble du gouvernement avait signé, le 1er avril 2015, une charte en faveur de la sécurité routière et faisait de cette cause une «priorité nationale». Troisième du genre en 10 ans, cette charte, placée sous la responsabilité du Premier ministre, doit aboutir à l’implication de l’ensemble des ministères, aussi bien en matière de prévention, d’infrastructure, que de sanctions.