Carlos Ghosn est en détention préventive depuis la mi-novembre. (Photo: Shutterstock )

Carlos Ghosn est en détention préventive depuis la mi-novembre. (Photo: Shutterstock )

Amaigri, habillé d’un costume sombre, menotté et une corde autour de la taille, Carlos Ghosn a comparu pour la première fois en audience publique ce mardi matin (2h30, heure de Luxembourg) devant un tribunal de district de Tokyo. Le PDG de Renault et ex-patron de Nissan a donc pu pour la première fois s’exprimer sur les accusations qui lui sont reprochées par la justice japonaise. Il les a toutes rejetées en bloc, se disant «faussement accusé».

Pour rappel, Carlos Ghosn a été arrêté à sa descente d’avion à la mi-novembre, suspecté de malversations financières. Il aurait notamment omis de déclarer une partie de ses rémunérations perçues chez Nissan, notamment entre 2011 et 2015. Il a ensuite été inquiété pour «abus de confiance», ayant usé de différents mécanismes pour couvrir des pertes personnelles, mais sans en avoir averti Nissan. Depuis lors, ce grand patron de format mondial est en détention préventive. 

«J’ai agi avec honneur»

Devant le tribunal, Ghosn s’est exprimé durant une dizaine de minutes au cours d’une audience qui a duré deux heures. Dans un texte en anglais qu’il a lu, il a rejeté en bloc les accusations portées à son encontre. «J’ai été faussement accusé et placé en détention sur la base d’accusations sans fondement», a-t-il déclaré. Avant de rappeler avoir dédié «deux décennies de sa vie à relever Nissan et bâtir l’alliance», une entreprise qu’il dit aimer. Le dirigeant franco-libano-brésilien a encore affirmé «avoir agi avec honneur, légalement et avec la connaissance et l’approbation des dirigeants de la compagnie».

Le juge a, pour sa part, justifié le maintien en détention de Carlos Ghosn par un risque de collusion avec d’autres «personnes concernées».

Cette audience ne changera rien au futur immédiat de Carlos Ghosn. Utilisée par seulement 0,6% des détenus, sa portée était surtout symbolique, outre qu’elle permettait au principal concerné de s’exprimer et d’avoir un accès plus complet au dossier répressif. Son maintien en détention est prévu jusqu’au 11 janvier.