Initialement d’une durée de deux jours, la garde à vue de Carlos Ghosn a été prolongée de 10 jours. (Photo: Shutterstock)

Initialement d’une durée de deux jours, la garde à vue de Carlos Ghosn a été prolongée de 10 jours. (Photo: Shutterstock)

Les turbulences se poursuivent pour Carlos Ghosn. Arrêté à la descente de son avion, lundi, puis mis en garde à vue à Tokyo pour des soupçons de dissimulation de revenus au fisc, le patron du géant mondial Renault-Nissan-Mitsubishi Motors a été révoqué de son poste de président par les membres du conseil d’administration de Nissan ce jeudi. 

Réunis de manière extraordinaire au siège du groupe à Yokohama, ils ont voté cette décision à l’unanimité, et ont également démis de ses fonctions d’administrateur du constructeur automobile nippon Greg Kelly, proche de Carlos Ghosn, également arrêté lundi et considéré par Hiroto Saikawa, directeur général de Nissan, comme le «cerveau» de ce qui est devenu «le scandale Nissan».

Carlos Ghosn maintenu par Renault

Le conseil d’administration du fabricant automobile japonais a acté cette révocation, alors que celui de Renault a, lui, décidé, mardi soir, de maintenir Carlos Ghosn dans ses titres et fonctions de PDG, tout en nommant provisoirement Thierry Bolloré aux commandes du constructeur français.

Arrêté dans un premier temps pour des malversations présumées, Carlos Ghosn est désormais soupçonné, selon plusieurs médias nippons, d’«avoir demandé au groupe de verser chaque année, depuis 2002, un salaire de 100.000 dollars par an à sa sœur aînée au titre de ‘conseillère spéciale’», comme le rapportent Les Échos.

L’importance de l’alliance

Reste que Renault et Nissan sont sur la même ligne, et les deux constructeurs automobiles ont réaffirmé dans leurs communiqués respectifs l’importance de maintenir l’alliance Renault-Nissan. Le constructeur français expliquant qu’elle était actuellement «la priorité (…) L’arrêter serait destructeur pour Renault et Nissan». Le conseil d’administration du constructeur nippon a, lui, «confirmé que le partenariat d’alliance, de longue date scellé avec Renault, demeurait intact», comme l’explique un communiqué de presse de Nissan.

Prochaine étape pour Carlos Ghosn, dont la garde à vue a été prolongée de 10 jours – sur une durée initiale de deux jours –, Nissan va convoquer une assemblée générale de ses actionnaires «afin de soumettre au vote le renvoi de certains administrateurs, ainsi que la nomination d’une nouvelle équipe», précise le quotidien français.