L’assemblée générale du 4 avril marque la fin officielle du tandem Martin-Thill. (Photo: archives paperJam)

L’assemblée générale du 4 avril marque la fin officielle du tandem Martin-Thill. (Photo: archives paperJam)

Deuxième employeur privé du pays, le groupe BGL BNP Paribas vient de résumer l’état des lieux de son activité pour 2012, en premier lieu par quelques chiffres clés. Pour l’exercice se terminant au 31 décembre 2012, la banque annonce un résultat net consolidé à 266,8 millions d’euros contre 297,8 millions d’euros en 2011. Cette baisse est imputée, selon sa direction, à des éléments comme l’intégration des activités de leasing international du groupe BNP Paribas depuis le 30 mars 2012. L’entité luxembourgeoise est en effet active à hauteur de 50% plus une action dans cette structure. À l’heure du bilan, la banque pointe également comme facteurs déterminants la cession de dettes souveraines en Grèce et au Portugal. L’évolution de la valorisation de la dette propre et le ralentissement des activités de gestion d’actifs sont aussi pointés.

Le coprésident du comité de direction, Carlo Thill, s’est prêté au jeu des chiffres clés, qui, au-delà des faits propres à la banque, traduisent les évolutions de l’économie luxembourgeoise. «Nous avons largement dépassé l’objectif du milliard d’euros à destination des entreprises au Luxembourg. Nous observons toutefois que les crédits à l’investissement pour les entreprises sont en stagnation», signe que ces dernières prennent moins de risque. Dans le domaine de l’assurance-vie, BGL BNP Paribas note une forte hausse (+40,9%) de la demande, suite à sa fusion avec Cardif Lux International. L’évolution de l’activité de wealth management (présentant un produit net bancaire en hausse de 2,9%) semble épouser le changement de clientèle visé par la Place. «Nous remarquons que les plus petits avoirs sont en baisse alors que nous accueillons des nouveaux clients dans le cadre du mouvement d’onshore banking, a ajouté Carlo Thill. Cela implique un travail de structuration des fortunes et de mise en place de véhicules d’investissement adéquats.»

Passage de témoin

Mais l’assemblée générale de ce jeudi matin, qui a précédé le rendez-vous avec la presse, a marqué officiellement des changements au sein des structures dirigeantes de la banque. Appelé à mener de nouvelles fonctions auprès de la maison-mère parisienne, Éric Martin quitte son poste de coprésident du comité de direction dès le mois prochain. «Je suis satisfait du duo formé avec Carlo Thill durant cette période mouvementée», a-t-il déclaré. Si l’on sait que Carlo Thill sera désormais seul à la présidence du comité de direction – les statuts de la banque viennent d’être adaptés en ce sens –, Éric Martin sera remplacé par Thomas Mennicken au CA. Ce dernier provient de la branche belge du groupe, BNP Paribas Fortis.

Ce conseil d’administration est présidé par Georges Heinrich, représentant l’État luxembourgeois qui est actionnaire de la banque à hauteur de 34%. La séance de ce jeudi a d’ailleurs permis de rappeler que cet actionnaire était «présent pour une période transitoire», sans toutefois pouvoir donner de décision sur le calendrier du désengagement. Reste que la participation de l’État luxembourgeois lui rapporte plus de 64 millions d’euros de dividendes pour 2012 sur les 189.698.535 euros versés aux actionnaires (dont 94 millions pour BNP Paribas Fortis).

Dernier arrivé en date dans la direction de la banque, Yves Nosbuch endosse la responsabilité de chief economist officer. Ce diplômé de Harvard et professeur à la London School of Economics aura pour mission de rendre plus visibles les vues macroéconomiques de BGL BNP Paribas sur le marché.

Objectif 3600

Résolument optimiste et souhaitant mettre l’accent sur les projets d’avenir de la banque, Carlo Thill relève les investissements consentis dans les infrastructures. «Nous avons développé un nouveau concept d’agence près de la Philharmonie qui privilégie une approche sans guichet et une place plus importante aux nouvelles technologies.» La banque souhaite ainsi retravailler certaines de ses agences et en ouvrir de nouvelles comme à Esch-Belval.

Pour l’année 2013, l’institution entend débuter un grand chantier de réaménagement de son siège au Kirchberg, rimant avec regroupement des équipes. «Nous comptons actuellement 1.700 collaborateurs sur notre site et nous voulons atteindre 3.600 postes de travail après le regroupement», a détaillé Carlo Thill.

Ce vaste chantier, dont la première pierre sera posée à l’automne, devrait être livré, selon les estimations, au deuxième semestre 2016. Les nouvelles infrastructures, composées de deux bâtiments, représentent un investissement de 200 millions d’euros. Une opération que la banque a certainement décidé de mener, compte tenu de sa capitalisation qu’elle aime à préciser. «Nous sommes la banque la plus capitalisée au Luxembourg», indique Carlo Thill. Au 31 décembre 2012, BGL BNP Paribas présentait des fonds propres de 5,8 milliards d’euros.