ArcelorMittal a dû promettre 2,4 milliards d’euros d’investissements, mais Ilva il l’a. (Photo: Licence C.C.)

ArcelorMittal a dû promettre 2,4 milliards d’euros d’investissements, mais Ilva il l’a. (Photo: Licence C.C.)

Après des mois de compétition, c’est finalement l’offre du consortium mené par ArcelorMittal qui a été retenue par le gouvernement italien pour la reprise du groupe italien Ilva. Le montant de la transaction atteint 1,8 milliard d’euros, selon les précisions fournies par le ministère italien du Développement économique.

Pour gagner la mise, le leader mondial de la sidérurgie s’est associé au spécialiste italien du traitement de l’acier, Marcegaglia, au sein du consortium AM Investco dont il a pris 85%. L’association a été mise en concurrence avec un autre consortium, AcciaItalia, mené par le groupe indien Jindal South West Steel. Celui-ci a d’ailleurs proposé, en vain, une nouvelle offre de dernière minute à 1,85 milliard d’euros contre une offre précédente à 1,2 milliard.

La plus grande aciérie d’Europe

Ilva a ceci de particulier que son site de Tarente, dans le sud du pays, est le plus grand site de production d’acier en Europe. C’était un des points d’intérêt cités par le CEO Lakshmi Mittal, qui avait aussi noté que l’Italie était le deuxième consommateur d’acier en Europe et que le pays est actuellement importateur d’acier.

Au bord du dépôt de bilan, Ilva a été mis sous tutelle par l’État italien, qui l’a ensuite nationalisé avant de lui chercher un repreneur à partir de 2016. Dans son offre, AM Investco a promis d’investir 2,4 milliards d’euros, au-delà du prix d’achat. 1,25 milliard sera réservé à destination de la production industrielle et 1,15 milliard pour des mesures environnementales.

ArcelorMittal entend faire passer la barre des 6 millions de tonnes d’acier dès 2018 et réduire les importantes sources de pollution de l’unité de Tarente. Hier, dans un message au ministre italien du Développement économique, M. Mittal a affirmé vouloir «travailler avec l’ensemble des parties concernées pour assurer un futur plus solide, meilleur et plus propre à Ilva, ses employés et aux régions dans lesquelles le groupe opère».

Nous travaillerons pour assurer un futur plus solide, meilleur et plus propre à Ilva.

Lakshmi Mittal, CEO d’ArcelorMittal

Au niveau de l’emploi, les syndicats craignent toutefois de fortes réductions. De 14.200 employés actuellement, ils imaginent des mesures pour faire descendre l’emploi sous les 10.000 unités dès l’an prochain.

Le préaccord signé ce début de semaine entre AM Investco et l’État italien ne sera officialisé qu’après l’accord des autorités européennes de la concurrence.