Sony, Netflix, Kabam… Autant le Luxembourg avait pu attirer les gros bras du numérique ces dernières années, autant l’approche du virage fiscal de 2015 semble provoquer un début d’exode. En tout cas pour les entreprises qui avaient surtout un siège, et peu de monde à y faire bouger.

Amazon est, à cet égard, un contre-exemple tout à fait emblématique. D’abord, parce qu’on n’en parle que très peu. C’est une vieille tradition, chez le géant américain, que de cultiver jusqu’à l’excès une discrétion absolue. La communication, chez Amazon, est moins vertueuse que le silence, dans toutes les langues.

Ensuite, surtout, parce qu'Amazon connaît, au Luxembourg, un boom tout à fait remarquable alors que, paradoxalement, la société américaine est souvent perçue (et laisse dire) à l'extérieur comme l’archétype de la boîte simplement mue par l’attrait fiscal grand-ducal. Or, la substance est là et elle est même d’envergure industrielle.

Recrutement continuel

Amazon est là depuis 10 ans et avoisine désormais les 1.000 salariés. De fait, aujourd'hui, le géant recrute encore, via les sites en ligne, via les réseaux de ses employés les plus installés aussi.

À la fin 2012, on pouvait déjà légitimement s’étonner de voir Amazon annoncer, presque du bout des lèvres, que 150 postes allaient s’ajouter aux 450 qui étaient déjà créés au Luxembourg. Depuis lors, quelque 400 postes sont venus se rajouter, sans le moindre ramage.

Troisième spot en Ville

À l’époque, Amazon avait convié le ban et l’arrière-ban (fait qui est resté unique) à l’inauguration de ses locaux, un bel espace dans un complexe d’affaires de Clausen… qu’elle occupait déjà depuis près de deux ans à ce moment. Les grands bureaux de Clausen s’ajoutaient au siège historique, une jolie mais peu large maison du Grund.

Et l’expansion s’est, sur un plan immobilier aussi, prolongée. Depuis la mi-mai, Amazon a également convié une partie de ses troupes à migrer vers le Kirchberg. Rue Edward Steichen, dans un bâtiment où le groupe loue des locaux au milieu d'autres sociétés diverses, c’est un troisième spot en Ville. Sans préjuger d’autres développements possibles, dit-on, éventuellement logistiques...