La plateforme de paiement entend se développer pour le business avec l'Europe. (Photo: China Business)

La plateforme de paiement entend se développer pour le business avec l'Europe. (Photo: China Business)

Lors de la mission économique luxembourgeoise menée, en décembre dernier, en Chine, le groupe Alibaba, un géant du e-commerce, avait clairement été invité à venir installer au Grand-Duché son quartier général européen. Depuis, c’est le silence radio qui, souvent, préfigure une annonce plus tonitruante.

On n’en est pas là, tant s’en faut. Mais il se passe des choses en coulisses. Témoin évident de cette activité qui se met en place, une annonce, placée en ligne. On cherche un «compliance director» pour Alipay.com, basé à Luxembourg, et le département «legal» de Alibaba Group.

Une logique de présence

Le groupe chinois a son propre staff de juristes, qui représentent environ la moitié des effectifs corporate répartis dans les différentes unités opérationnelles. Selon l’annonce, la majeure partie des juristes travaille depuis le siège de Hangzhou, les autres équipes étant à Hong Kong, Pékin et en Californie.

La description de la fonction, proposée pour Luxembourg, précise notamment que le directeur recruté aura la responsabilité des fonctions de compliance pour Alipay Europe, en lien avec la direction internationale. Il est également question d'avoir la main sur les licences de e-money, sur le risk management ou les relations avec le régulateur, «en ce compris la coordination pour toute inspection sur site demandée le cas échéant par le régulateur». On est donc bien dans une logique de présence substantielle.

Alipay est la filiale directe de Alibaba et gère, dans une phase de croissance à l’échelle internationale, une plateforme de paiement électronique avec un accent porté sur les licences «cross boarder» et un boulevard ouvert sur les possibilités énormes du commerce et des transactions monétaires avec la Chine.

Un dossier suivi

Pour l’instant, Alipay Europe est établi à Londres. Et pas au Luxembourg, où l’on ne trouve pas encore de traces d’établissement. Au ministère de l’Économie, on est toujours sur le coup pour convaincre Alibaba de venir s'installer au Luxembourg. Depuis la mission et les contacts pris sur place par Étienne Schneider et sa suite, le contact a été gardé, depuis le Luxembourg et via le LTIO (Luxembourg Trade and Investment Office) à Shanghai. «Pour leur fournir les détails dont ils ont besoin en vue d'une éventuelle installation de leur headquarter européen au Luxembourg», dit-on au ministère. Mais aucune décision définitive ne semble pourtant avoir été prise jusqu'à présent par la société, y précise-t-on.

Un pas de plus a cependant été franchi, avec ce recrutement annoncé pour un profil juridique, technique et expérimenté, pour lequel la pratique du Mandarin serait un plus... À bonne source, il se dit aussi – sans commentaire officiel pour autant – qu’un dossier est à l’instruction au niveau de la CSSF (Commission de surveillance du secteur financier), passage obligé pour une plateforme de paiement électronique comme Alipay.