La centrale de Cattenom fait partie des deux plus importantes de France par la production d’électricité de ses quatre réacteurs, sur les 58 que compte le pays. (Photo: Shutterstock)

La centrale de Cattenom fait partie des deux plus importantes de France par la production d’électricité de ses quatre réacteurs, sur les 58 que compte le pays. (Photo: Shutterstock)

Située à quelques kilomètres de la frontière, la centrale nucléaire de Cattenom fait couler beaucoup d’encre entre l’Hexagone et le Grand-Duché depuis de nombreuses années. L’État luxembourgeois s’étant toujours montré très critique contre l’établissement français, et tenant le même discours à l’égard des centrales belges de Tihange et Doel.

L’État français a confirmé la fermeture de la centrale de Fessenheim – située en Alsace – à l’été 2020, mais celle de Cattenom, qui fait partie des deux plus importantes de France par la production d’électricité de ses quatre réacteurs, sur les 58 que compte le pays, n’a pour l’instant pas été déclarée. Et parmi les problématiques liées à la fermeture de ces établissements, celle de la reconversion des emplois est majeure.

1,4 salaire de frontalier

La centrale mosellane génère actuellement 3.700 emplois, directs et indirects, selon une étude publiée ce mardi par l’Insee. La centrale emploie de manière directe 1.620 personnes. «En termes de pouvoir d’achat et donc de retombées économiques locales potentielles, un salaire de la centrale correspond à 1,8 salaire de la région ou 1,4 salaire de travailleur frontalier», explique l’institut national de la statistique. «La forte représentation des cadres et professions intermédiaires, triple de la moyenne régionale, explique pour moitié le niveau salarial élevé de l’établissement. De plus, ces salaires intègrent la rémunération de contraintes spécifiques (travaux postés, astreintes...).»

L’Insee s’est également intéressé au caractère frontalier de ce bassin d’emploi situé au nord de la Moselle, notant que «Thionville héberge 30% des habitants du périmètre et même 52% avec sa communauté d’agglomération, la zone compte 253 habitants par kilomètre carré, contre une centaine autour de la plupart des centres de production nucléaire».

Une situation financière «favorable» pour le territoire

«Le pôle de Thionville n’est pas aussi structurant quant à l’accès aux emplois. Les déplacements domicile-travail du sud de la zone se portent davantage vers Metz et le Luxembourg, alors que l’emploi frontalier domine très largement dans le nord. Le territoire ne compte que 67 emplois pour 100 actifs y résidant. Cette situation s’explique intégralement par la proximité et l’attrait du Luxembourg, où travaillent 41% des actifs occupés résidant dans le voisinage de Cattenom, équivalant à huit fois la masse d’emplois générés par la centrale», ajoute l’Insee, qui note que «les revenus tirés des emplois frontaliers confèrent au territoire une situation financière favorable. La Communauté de communes de Cattenom est la deuxième plus riche du Grand Est en termes de revenu médian.»