Les hommes sont légèrement plus représentés dans la population résidente, ainsi que dans les décès. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Les hommes sont légèrement plus représentés dans la population résidente, ainsi que dans les décès. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Le Grand-Duché continue à attirer sur son territoire de nombreuses personnes venant de l’étranger, mais, en parallèle, un exode des titulaires du passeport au lion se dessine de plus en plus nettement, selon un rapport du Statec.

La population luxembourgeoise ne cesse de croître avec , soit une hausse annuelle de 1,7%. Mais des naissances à l’immigration, en passant par les événements de la vie, comme les mariages, divorces et autres déménagements, le visage du pays connaît une certaine métamorphose décrite dans une nouvelle publication du Statec. En voici les neuf principaux enseignements.

1. La population n’a jamais été aussi nombreuse

Entre 1981 et 2022, la population a gonflé de 77% au Luxembourg. Sans surprise, les étrangers ont alimenté la dynamique puisqu’ils représentaient au 1er janvier 2022 41,7% des résidents, contre un peu plus d’un quart (26,3%) en 1981. Autre particularité, les hommes sont légèrement plus nombreux (50,4%) et les jeunes âgés de 0 à 19 ans le sont de moins en moins en part relative, avec 21% du total.

2. Un patchwork de résidents

S’ils restent majoritaires avec près de 53% de la population, les Luxembourgeois renferment en leur sein 18,4% de binationaux. Ceux-ci sont comptabilisés comme Luxembourgeois à partir du moment où ils sont résidents et disposent du passeport au lion. Si les Européens composent la majorité des résidents étrangers (80,8%), les expatriés lointains connaissent une croissance marquée. Entre 1981 et 2022, le nombre d’Asiatiques, par exemple, a été multiplié par 30, et celui des personnes venues d’Afrique par 22.

3. La capitale séduit

Près d’un résident sur cinq vit à Luxembourg-ville, devant Esch-sur-Alzette et Differdange, mais . Particularité, les hommes sont plus présents dans la capitale, avec 51,9% de la population. Au niveau cantonal, celui de Luxembourg est le plus peuplé, devant Esch-sur-Alzette et Capellen.

4. La maternité évolue

En 2021, les naissances ont progressé de 3,6% au Luxembourg à 6.690 unités. Les petits garçons sont plus nombreux (51,1%) à sortir de la maternité. Les parents de 41,9% des nouveau-nés ne sont pas mariés. À titre de comparaison, leur part était de 21,9% au début du siècle. Plus d’un nourrisson sur deux (52,6%) est de nationalité luxembourgeoise.

5. La mort au masculin

Sur les 4.489 décès recensés en 2021, 51,1% étaient des hommes. Particularité: trois morts sur quatre possédaient la nationalité luxembourgeoise. Si l’âge moyen des personnes décédées est de 77,6 ans, celui des femmes est resté plus élevé (80,7 ans) que celui des hommes (74,7 ans).

6. Plus de mariages, moins de divorces

Avec près de 8% de mariages supplémentaires en 2021 et 3% de divorces en moins, la situation matrimoniale des couples évolue au Luxembourg. Sur les 1.945 mariages célébrés en 2021, 36 l’étaient entre personnes du même sexe. Dans la population générale, les célibataires représentent près de 47% du total, devant les personnes mariées (38,4%). À noter que le pacs connaît un net succès avec 26.366 partenaires, soit quatre fois plus qu’en 2011. Du côté des divorces, soulignons que la plupart surviennent après trois à cinq ans d’union, mais la durée moyenne du mariage avant divorce s’allonge, depuis le début du siècle, à 12,6 ans.

7. Le passeport au lion séduit (un peu) moins

6.801 personnes sont devenues Luxembourgeoises en 2021, un nombre en recul par rapport à 2020, qui s’explique tantôt par les restrictions de déplacement liées au Covid-19, tantôt par l’expiration prochaine de la pour les personnes ayant un aïeul luxembourgeois. Le pic de 2018 avec 11.876 acquisitions – majoritairement par des non-résidents – est désormais à conjuguer au passé. En 2021, 72,5% des acquisitions relevaient de résidents luxembourgeois, avec un trio de tête composé de Français, de Portugais et de Belges. Brexit oblige, 1.875 Britanniques sont devenus Luxembourgeois depuis 2016.

8. L’immigration devance l’émigration, mais…

Le nombre d’arrivées de résidents demeure plus élevé que celui des départs, 25.335 contre 15.959 l’an dernier. Mais le Statec observe que le nombre de Luxembourgeois qui quittent le pays progresse plus fortement que celui des étrangers qui le rejoignent: il a été multiplié par 3,7 depuis 1990, contre 2 pour les non-Luxembourgeois. Les Luxembourgeois représentent le plus gros contingent d’émigrants avec 3.063 personnes, soit 19,2% du total.

9. Les pays frontaliers, un réservoir de Luxembourgeois

À la question de savoir où partent les Luxembourgeois apatrides, la réponse n’est pas bien loin: dans les pays limitrophes. La France, la Belgique et l’Allemagne accueillent respectivement 27%, 23% et 17% des expatriés luxembourgeois. Ils sont au total 108.386, soit un tiers de plus qu’au début du siècle. Le Statec explique le phénomène par l’exode vers les pays frontaliers et l’acquisition de la nationalité luxembourgeoise par des non-résidents.