Olivier Auchet: «Chez Enovos, nous voyons ces nouveaux espaces via le prisme de leurs besoins énergétiques.» (Photo: DR)

Olivier Auchet: «Chez Enovos, nous voyons ces nouveaux espaces via le prisme de leurs besoins énergétiques.» (Photo: DR)

En amont de l’événement 10×6 Architecture: Les nouvelles façons d’habiter l’espace, organisé par le Paperjam + Delano Club le mercredi 21 avril 2021, l’un des sponsors, Olivier Auchet (Enovos), partage sa vision du sujet.

Qu’attendez-vous de ce 10x6? 

Olivier Auchet. – «Si toute l’énergie au Luxembourg était renouvelable, nous n’en attendrions rien, mais c’est encore loin d’être le cas… Le secteur du bâtiment a un impact environnemental important avec 25% de la consommation d’énergie du pays, et nous mesurons bien les efforts à fournir pour améliorer cette situation. En effet, en tant que fournisseurs d’une ressource limitée, nous devons contribuer à ce qu’elle soit utilisée de façon rationnelle. Et depuis six ans, avec la création du programme enoprimes, Enovos a soutenu des projets d’économie d’énergie pour un volume équivalent à la consommation des ménages luxembourgeois pendant deux ans! Des résultats encourageants que nous partageons volontiers, dans une dynamique que nous espérons voir s’accélérer d’ici 2030 avec le plus d’initiatives possible dans le secteur du bâtiment. C’est pourquoi ce que nous attendons de ce 10×6 Architecture, c’est de ne pas seulement penser au futur lointain, mais aussi au présent et au travail immense à fournir pour assainir le parc immobilier actuel.

Comment êtes-vous impliqués dans ces «nouveaux espaces habitables»?

«Chez Enovos, nous voyons ces nouveaux espaces via le prisme de leurs besoins énergétiques. Bien sûr, nous avons vu l’impact du Covid, avec ses nouveaux modes de vie qui ont augmenté la consommation des ménages en 2020. Au-delà de ça, les grandes tendances de la décennie sont la digitalisation des interactions client-fournisseur, le développement des technologies comme la voiture électrique, l’énergie solaire, le stockage par batteries, qui se retrouvent chez de plus en plus d’utilisateurs.

De plus, l’organisation du marché de l’électricité prévoit de donner un rôle actif au consommateur, et la réglementation sur la performance énergétique des bâtiments impose aux architectes de rendre leurs bâtiments compatibles avec ces nouveaux usages (Smart Ready, EV Ready, PV Ready). Nous suivons tout cela de très près avec des solutions et des modèles innovants, et en tant que société d’énergie, nous voulons continuer à jouer notre rôle même si les règles du jeu changent!

Quel serait le prochain enjeu architectural du Grand-Duché?

«C’est clairement de faire des pistes d’atterrissage pour drones au sommet des immeubles! Plus sérieusement, ce que nous vivons aujourd’hui avec le télétravail, forcé certes, s’inscrit dans une tendance générale vers plus de flexibilité, plus de pragmatisme et de sobriété dans les usages. C’est particulièrement vrai chez les nouvelles générations qui sont soucieuses de leur impact environnemental. Si l’on y ajoute les prix de l’immobilier et des problèmes d’accession au foncier, peut-être que l’avenir réserve aussi au Luxembourg une belle place aux solutions d’habitats modulaires, préfabriqués avec des matériaux naturels, installables en quelques jours, comme on en voit fleurir partout dans le monde.

Par ailleurs, nous vivons une pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui va demander de revoir les modes de construction. À ce titre, c’est très intéressant de voir des initiatives innovantes locales qui révolutionnent les matériaux et les techniques, comme Leko Labs. Pour conclure, les nouveaux bâtiments ne doivent pas seulement bien s’intégrer dans l’espace, ils doivent surtout bien s’intégrer dans l’avenir. Pour cela, les architectes, les bureaux d’études, les entreprises de ‘facility management’ doivent travailler ensemble dès la phase de conception pour imaginer les espaces de demain. Des outils existent, comme l’économie circulaire et la ‘life-cycle analysis’, utilisons-les ensemble!»