Les autorités françaises ne veulent plus d’un système qui se contente d’une pop-up qui disparaît en un clic, sans vérifier que l’internaute soit majeur. (Screenshoot: PornHub)

Les autorités françaises ne veulent plus d’un système qui se contente d’une pop-up qui disparaît en un clic, sans vérifier que l’internaute soit majeur. (Screenshoot: PornHub)

La luxembourgeoise MindGeek (diffuseur en Europe de Pornhub, xHamster et YouPorn, trois des cinq plus gros sites pornos) et les diffuseurs de six autres sites seront visés par deux procédures, mi-mai, en France, pour les empêcher de fournir trop facilement du contenu porno à des mineurs.

TuKif ne s’embarrasse plus de détails. Le roi portugais du porno en ligne n’a même plus de pop-up qui s’affiche pour prévenir l’internaute «distrait» que ses contenus ne s’adressent qu’à des majeurs. Ses pairs «luxembourgeois» ont une stratégie différente: une fenêtre noire pour Pornhub qui invite à cliquer sur une case quand on a plus de 18 ans, une fenêtre floutée pour YouPorn qui devient nette après ce premier clic, une fenêtre grise sur xHamster et une fenêtre évocatrice pour LiveJasmin.

Seule différence entre ces cinq services, la machine à cash de Docler Holding est la seule qui ne soit pas visée par la double procédure devant la justice française… mais elle n’échappera pas à l’évolution à venir.

Neuf sites sont visés par une procédure engagée par les ONG françaises La Voix de l’enfant et e-Enfance, sept font l’objet d’une autre procédure de blocage par les fournisseurs d’accès à internet lancée par l’Arcom (née en janvier de la fusion du CSA et de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet), et YouPorn et RedTube viennent de recevoir une mise en demeure de l’Arcom – leur cas sera joint au dossier plus tard.

Première défaite des ONG

Cinq ans après que le président français, Emmanuel Macron, a décidé de s’attaquer à cette trop facile exposition des mineurs à du contenu porno, plus question de se contenter d’une pop-up qui disparaît en un clic.

En octobre, les deux associations ont été déboutées pour avoir attaqué les FAI et non les sociétés qui hébergent les contenus problématiques. L’appel sera rendu le 19 mai. Et le 24 mai, la justice aura à se prononcer sur le recours de l’Arcom.

Une seule société, qui anime les sites liés à Jacquie et Michel, a répondu aux attentes des ONG et du régulateur des données en adoptant la technologie My18Pass.

Les rois du porno prennent le risque que leur homepage soit remplacée par un message d’alerte qui renvoie vers le site de l’Arcom. À 20 millions de visiteurs par mois, ce serait une perte énorme pour les sites concernés, qui ont besoin du trafic pour vendre de la publicité. Selon un récent sondage, seul un tiers des jeunes Français sont exposés à ces neuf sites.

Trois solutions… dont les internautes ne veulent pas

Il existe surtout trois solutions pour s’assurer qu’un internaute est majeur: une technologie qui demande à l’internaute un selfie, par exemple, et une carte d’identité; un appel à un tiers de confiance et l’exigence d’avoir un numéro de carte de crédit.

Problème: les internautes, qui entrent sans avoir à montrer patte blanche, seraient nettement moins «courageux» s’il s’agissait d’attester qu’ils sont majeurs via un selfie ou un numéro de carte de crédit. , VerifyMyAge assure que 55% des 21 millions de Britanniques amateurs de porno n’iraient plus sur leur site favori si la solution d’identification ne leur plaisait pas. Et 32% n’ont pas encore décidé.

«Les fournisseurs de contenu en ligne pour adultes sont confrontés à un défi majeur pour s’assurer que le processus de vérification de l’âge est approuvé par les consommateurs et garantit un processus transparent, sinon ces derniers chercheront du contenu ailleurs. La réglementation doit en tenir compte et offrir des règles du jeu équitables dans l’ensemble de l’industrie afin que les défis rencontrés soient ressentis de la même manière», souligne le directeur opérationnel de la société, Andy Lulham.

Il y a des années que différents pays s’y essaient, sans succès.

. Elle réclame 500 millions de dollars canadiens de dommages et la procédure est ouverte à toutes les personnes dans la même situation.