La canadienne Pornhub, géant mondial du porno, et sa maison mère établie au Luxembourg ont dû mettre en place de nouvelles mesures après les révélations du New York Times sur les images de violence sexuelle contre des enfants. (Photo: Shutterstock)

La canadienne Pornhub, géant mondial du porno, et sa maison mère établie au Luxembourg ont dû mettre en place de nouvelles mesures après les révélations du New York Times sur les images de violence sexuelle contre des enfants. (Photo: Shutterstock)

Appartenant au groupe Mindgeek, domicilié sur le boulevard Royal, Pornhub a mis en place de nouvelles mesures après les révélations du New York Times sur les vidéos mettant en scène des enfants. Dont le recours à quatre technologies des géants du web.

Au 32, boulevard Royal, à Luxembourg, les discrets employés de Mindgeek ont failli s’étrangler. Une nouvelle fois, une enquête journalistique révèle les dérives du géant mondial du porno, Pornhub, qui lui appartient.

, un grand nombre des sept millions de vidéos amateurs postées sur le site de Pornhub chaque année concernent de la violence contre des enfants. Après American Express et Paypal l’an dernier, Visa et Mastercard ont indiqué à la lecture de l’article qu’ils pourraient empêcher leurs clients d’utiliser la plateforme de visionnage de contenus pornographiques, aux 100 milliards de vidéos regardées chaque jour par 100 millions d’anonymes – dont 20% «seulement» de réguliers.

Une calamité pour Mindgeek, la canadienne qui a établi son quartier général à Luxembourg, ses 59 sociétés, dont 18 au Luxembourg, ses 460 millions de dollars de chiffre d’affaires annuel et ses 22 millions de dollars de bénéfices, qui a commencé par dire qu’il y avait moins de contenus de ce type sur son site que sur Youtube, Facebook ou Twitter, avant de se raviser.

Après avoir nié les faits du NYT et devant le tollé, Pornhub a publié . Il faut un peu fouiller pour trouver le détail. Le plan prévoit de ne plus autoriser de contenus d’utilisateurs non inscrits. Ils ne pourront plus télécharger du contenu depuis le site, ce qui empêchera que le contenu supprimé ne réapparaisse indéfiniment.

Le site ajoutera une équipe rouge de modérateurs qui pourront s’appuyer sur la technologie de «classement» des vidéos pour comprendre, en temps réel, comment des internautes essaient de contourner les règles.

Mais le communiqué évoque la conjugaison de quatre technologies:

-, pour détecter les contenus interdits, téléchargés sur un ordinateur et retéléchargés sur Pornhub, utilisée par Youtube ou Netflix, par exemple.

-, développée par Youtube et encore élargie par sa maison mère, Google. 

- , développée par Microsoft depuis 2009 et qui transforme la photo du visage en une sorte d’empreinte numérique qui pourra être retrouvée dans les photos postées ultérieurement.

- de Google, présentée en septembre 2018, va permettre à un modérateur de passer de 1.070 images détectées par semaine à plus de 7.000.

Cela suffira-t-il à enrayer un phénomène à l’ampleur terrible? Pas sûr.

À la suite des révélations du NYT, , les politiques ayant demandé au gouvernement d’agir sans tarder.

«On n’a pas le temps d’arrêter tout le monde. C’est juste une inondation de personnes qui regardent des enfants se faire violer, puis qui aiment ça. C’est la réalité», y dit l’enquêteur Laval Tremblay, de la Sûreté du Québec.