Taina Bofferding: «Le choix pour les études et les professions est trop souvent guidé par des stéréotypes liés au sexe, ce qui empêche nos élèves – filles et garçons – de suivre leurs passions et de bâtir leur parcours académique et professionnel sur leurs vrais talents.» (Photo: Matic Zorman / Archives)

Taina Bofferding: «Le choix pour les études et les professions est trop souvent guidé par des stéréotypes liés au sexe, ce qui empêche nos élèves – filles et garçons – de suivre leurs passions et de bâtir leur parcours académique et professionnel sur leurs vrais talents.» (Photo: Matic Zorman / Archives)

La finalisation du nouveau plan d’action en matière d’égalité homme-femme est attendue pour fin 2019. Il inclura des mesures concrètes pour combattre les stéréotypes liés au sexe dans les domaines de l’éducation, la recherche et la compatibilité entre la vie familiale et professionnelle notamment.

Les stéréotypes liés au genre ne manquent pas et ils sont déjà bien ancrés chez les jeunes, à en croire une récente étude sur le sujet intitulée , menée par le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes (MEGA) et l’Université du Luxembourg.

Nous avons constaté, par exemple, que les médias sociaux étaient un facteur d’influence beaucoup plus important pour les filles/femmes que pour les garçons, alors que les jeux vidéo étaient beaucoup plus importants en termes d’influence pour les garçons/hommes.

Miriam-Linnea Hale chercheuse en doctoratUniversité du Luxembourg

«Les résultats montrent à quel point les stéréotypes sont encore répandus et influents, malgré une évolution positive vers une pensée plus égalitaire» explique Miriam-Linnea Halen, chercheuse en doctorat à l’Université du Luxembourg et co-auteur de l’étude. 

La scientifique Miriam-Linnea Hale constate que «les stéréotypes sont encore répandus et influents, malgré une évolution positive vers une pensée plus égalitaire.» (Photo: Shutterstock)

La scientifique Miriam-Linnea Hale constate que «les stéréotypes sont encore répandus et influents, malgré une évolution positive vers une pensée plus égalitaire.» (Photo: Shutterstock)

Près de 400 personnes âgées de 14 à 30 ans ont participé à cette étude qui pointe, parmi les principaux facteurs influençant le développement des stéréotypes, les parents, la culture, les médias et les réseaux sociaux.

«Nous avons constaté, par exemple, que les médias sociaux étaient un facteur d’influence beaucoup plus important pour les filles/femmes que pour les garçons, alors que les jeux vidéo étaient beaucoup plus importants en termes d’influence pour les garçons/hommes», précise Miriam-Linnea Hale.

Les participants ont également indiqué être «plus fortement influencés par leurs propres stéréotypes que par ceux de la société. C’est pourquoi il est important de faire plus de recherche sur la façon dont les stéréotypes se développent et évoluent.»

Les conséquences des stéréotypes

Ces modes de pensée ne sont pas toujours sans conséquence sur l’image de soi et les choix de vie. «Pour les femmes, c’est particulièrement vrai pour les perspectives de carrière, qu’elles voient nettement plus affectées par les stéréotypes que les hommes», ajoute la scientifique.

Le plan d’action inclura des actions concrètes dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, dans le domaine de la compatibilité entre la vie familiale et professionnelle, et dans la prévention contre la violence.
Taina Bofferding

Taina Bofferdingministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes

Pour «cerner le phénomène de manière scientifique», la ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes  a lancé plusieurs autres études sur le sujet. L’une, plus poussée, sera menée sur trois ans avec la faculté des lettres, des sciences humaines, des arts et des sciences de l’éducation de l’Université du Luxembourg.

Des mesures concrètes d’ici fin 2019

Parallèlement à ces démarches, le ministère de l’Égalité entre femmes et hommes a entamé les travaux d’élaboration du nouveau plan d’action en matière d’égalité entre femmes et hommes (PAN Égalité).

Il «inclura un chapitre sur les stéréotypes sexuels proposant des actions concrètes dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, dans le domaine de la compatibilité entre la vie familiale et professionnelle et dans la prévention contre la violence», précise la ministre Taina Bofferding.

Celle-ci rappelle également l’engagement du gouvernement «pour une société égalitaire entre femmes et hommes» afin de «permettre à chaque fille et garçon, femme et homme de développer ses potentiels. Le choix pour les études et les professions est trop souvent guidé par des stéréotypes liés au sexe, ce qui empêche nos élèves – filles et garçons – de suivre leurs passions et de bâtir leur parcours académique et professionnel sur leurs vrais talents.»

Le PAN Égalité devrait être finalisé d’ici la fin de l’année.