Avec une seule décharge ouverte pour l’ensemble du Luxembourg, un chauffeur peut parfois mettre des heures entre le moment où il arrive à la décharge et le moment où il en sort. (Photo: Shutterstock)

Avec une seule décharge ouverte pour l’ensemble du Luxembourg, un chauffeur peut parfois mettre des heures entre le moment où il arrive à la décharge et le moment où il en sort. (Photo: Shutterstock)

Quelques jours après la fin des congés collectifs, les entreprises de la construction sont confrontées à une surcharge chronique des décharges dédiées aux déchets de terrassement. Une situation coûteuse, en plus d’être polluante.

À l’entrée de la décharge de Colmar-Berg, dédiée aux déchets de la construction, les camions attendent patiemment leur tour pour venir décharger leur benne. La décharge étant idéalement située en proximité de l’autoroute, elle est fortement fréquentée par les entreprises de l’ensemble du pays. Conséquence directe, il faut parfois des heures de patience.

Une situation qui exaspère les entreprises du secteur de la construction. Elles perdent un temps précieux, et cela peut mettre en difficulté certains chantiers. «Un chauffeur et son camion peuvent passer une demi-journée, même davantage, pour simplement venir décharger les déchets à Colmar-Berg. Les entreprises de construction ont redémarré leur activité et nous avons tous besoin d’y aller», peste , patron du groupe Félix Giorgetti.

Cela entraîne une perte de rendement énorme et un ‘tourisme’ de CO 2 aberrant vu que, pour la même quantité de déchets, les camions doivent parcourir plus de kilomètres par jour.
Jean-Marc Kieffer

Jean-Marc Kiefferprésident du conseil d’administration CDCL

S’il n’est pas réellement surpris par cette situation qu’il dénonce et doit supporter depuis trop longtemps, l’entrepreneur voit approcher les limites de l’exaspération totale. 

Impact économique et impact écologique

L’impact économique sur son entreprise est réel, et n’est pas de son fait. «La perte de temps sur place est  immense et donc, en effet, coûteuse. Cet encombrement coûte quatre fois plus cher du fait du temps perdu. Mais c’est aussi une aberration écologique, car nos camions doivent traverser le pays pour aller jusqu’à Colmar-Berg et attendre plusieurs heures là-bas. Les températures sont basses et le chauffeur doit laisser tourner le moteur pour chauffer la cabine», explique encore Marc Giorgetti.

Un constat partagé par , président du conseil d’administration du groupe CDCL. «C’est un problème qui nous chagrine depuis longtemps. Les quelques décharges qui nous restent sont en surcharge chronique, ce qui entraîne une perte de rendement énorme et un ‘tourisme’ de CO2 aberrant vu que, pour la même quantité de déchets, les camions doivent parcourir plus de kilomètres par jour», peste également le patron de du groupe CDCL.


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Deux décharges en attente d’une autorisation

Une situation qui énerve, d’autant plus que les professionnels du secteur de la construction attendent toujours l’ouverture de deux nouvelles décharges. «Tout est prêt. Il manque juste les autorisations d’exploitation. Cela fait un moment que les dossiers traînent, et il faut désormais que la politique fasse le nécessaire pour accélérer les procédures», martèle Marc Giorgetti.

En attendant, le ballet des camions va se poursuivre du côté de la décharge de Colmar-Berg. Et la file d’attente va continuer à s’étirer.