Caroline Lamboley  Lamboley Executive Search

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Le syndrome du «petit chef» sévit encore. Jalousie, incompétence, sentiment d’infériorité ou de supériorité sont une des explications. Ce comportement déviant, quand il émane du Top Management, ruisselle au risque de contaminer toute l’organisation. Analyse de terrain.

Manipulateurs, pervers narcissiques et autres «cons»

On leur a attribué toutes sortes de variantes, de manipulateur à pervers narcissique, de colérique à autoritaire… Et si ces personnes toxiques étaient tout bonnement des «cons» qui défient toute logique? Certains ne se rendent pas compte de leur comportement néfaste, qui passe parfois par un regard, un geste ou un mot déplacé. D’autres, fins stratèges, prêts à tout pour se mettre en avant, vont un cran plus loin en prenant un malin plaisir à pourrir la vie de leurs collègues... Cette attitude, basée sur l’arrogance, l’intolérance et les certitudes bouffies, se déploie dans les dynamiques de groupes et dans la hiérarchie. Il faut dire que l’entreprise est un lieu où ces comportements se déploient avec le plus d’aisance. Qui sont-ils? Pas facile de les débusquer tant ils se fondent dans les open spaces. Pourtant, le moment venu, ils nous épuisent, nous rabaissent et nous manquent de respect. Il y en a quand même quelques-uns qui font l’unanimité. Vous avez des noms en tête?

L’entreprise compétitive et la théorie du ruissellement

Les personnalités les plus nuisibles sont celles qui altèrent la qualité de vie au travail, mettent des bâtons dans les roues pour accéder plus vite au plus haut niveau du pouvoir. On peut parler de violence dans l’entreprise. Les exemples sont légion: un e-mail envoyé à toute votre hiérarchie lorsque vous avez fait une erreur, des ordres flous, des mensonges, des rumeurs, des critiques infondées ou une usurpation de votre travail pour se valoriser. Résultat des courses: les salariés n’osent plus prendre d’initiatives ou même proposer des améliorations de peur de se faire humilier publiquement. Certains, souvent les meilleurs, démissionnent, portent plainte pour harcèlement et d’autres sont en situation de burn-out. La perte de productivité est réelle. La Mobbing ASBL a recensé quelque 200 cas de harcèlement en 2018 au Luxembourg. Un chiffre certainement situé en dessous de la réalité. Nous admettrons que les entreprises très compétitives sont un vivier à personnalités toxiques. Naturellement, plus vous êtes entouré par ces individus, plus vous en adoptez les traits. Théorie du ruissellement oblige. À l’image d’un rhume, les mauvais comportements sont contagieux; on retrouve ainsi ces comportements tout au long de la chaîne hiérarchique. Si les managers ont eux-mêmes pris l’habitude de rabrouer publiquement leurs équipes, ces derniers reproduiront ce comportement. En revanche, si l’entreprise a une ligne de conduite respectueuse, les collaborateurs partageront cette valeur.  Attention toutefois aux raccourcis et à la psychologie de comptoir. Une remarque désobligeante ne fait pas de votre collègue un individu déviant.

Détectez les personnalités toxiques et osez vous en séparer!

Certaines personnes toxiques ne sont pas conscientes de l’impact de leur comportement sur leur entourage. Dans ce cas, il est impératif de mettre en place un accompagnement, une écoute et des points de discussion pour les aider à se défaire de ce style. Pour les authentiques toxiques, l’histoire est différente. Qu’on se le dise: on ne change pas un individu toxique conscient de son pouvoir. La seule solution, malheureusement, est d’avoir le courage managérial de s’en séparer au risque de perdre l’un de vos meilleurs éléments! Combien de fois j’ai entendu dans ma carrière: «oui, on sait, mais sa technique est excellente» ou «on n’a personne pour le/la remplacer»! Cette réponse est irrespectueuse vis-à-vis des autres salariés et rend l’entreprise complice. Après le départ de cet employé, il est impératif de réfléchir à ce qui a permis à ce comportement de se développer et d’être accepté, voire renforcé au sein de votre entreprise. C’est à la racine qu’il faut agir. Une des solutions est de faire appel à un chasseur de têtes qui vous aidera à ne pas recruter de tels profils. Une analyse approfondie de sa personnalité, appuyée sur des exemples concrets et précis sur son parcours et son style de management, une connaissance du marché, seront les clés du succès de vos recrutements. Le chasseur de têtes analysera également si les valeurs du ou de la candidate correspondent à celles de votre société. Apprendre à reconnaître ces personnalités lors des recrutements exige de l’expérience et des méthodes.

On a tous côtoyé des individus de cette espèce en voie de développement qui pourrissent l’ambiance de travail et nuisent à la productivité. Ces derniers profitent en général d’organigrammes mouvants, de missions floues et de contextes flottants. Il est nécessaire pour les employeurs de protéger leurs talents contre les dégâts psychiques engendrés par ces personnalités toxiques.

Et vous, avez-vous eu des relations difficiles avec vos collègues? Quelles en ont été les conséquences sur votre travail ou votre moral?

Recrutons ensemble vos futurs talents:

Pour aller plus loin, voici quelques pistes:

• Heidrun Schüler-Lubienetzki, «Persécution au bureau: des stratégies pour gérer les fauteurs de troubles»

• Robert Sutton, «Objectif Zéro Sale Con: petit guide de survie face aux connards, despotes, enflures, harceleurs, trous du cul et autres personnes nuisibles qui sévissent au travail»