Denise Voss s’attend à une forte demande des assureurs pour faire agréer leurs produits. (Photo: Maison Moderne/Archives)

Denise Voss s’attend à une forte demande des assureurs pour faire agréer leurs produits. (Photo: Maison Moderne/Archives)

L’agence luxembourgeoise de labellisation des fonds lance un label dédié aux produits d’assurance durable, le Luxflag Sustainable Insurance Product Label (LSIP). L’aboutissement d’une année de concertation et de travail avec l’Association des compagnies d’assurances et de réassurances (Aca).

Le LSIP sera accordé aux produits d’assurance qui contribuent à la réalisation des 17 Objectifs de développement durable de l’Organisation des nations unies (Onu), et tout particulièrement à la transition climatique. Il porte désormais à six le nombre de labellisations offertes par Luxflag: quatre labels à «impact positif» (microfinance, finance climatique, environnement, obligations vertes) et deux labels «de transition durable» (ESG et LSIP).

Pour être éligible, un produit devra montrer patte blanche. Ainsi, détaille , la présidente du conseil d’administration de Luxflag, ce sont pas moins de six critères qui devront être remplis.

D’abord, les sous-jacents dans lesquels sont investies les assurances-vie – principalement des fonds d’investissement, le marché luxembourgeois privilégiant les produits dits en unités de compte – devront majoritairement remplir les conditions pour être conformes aux articles 8 et 9 de la taxonomie européenne. «C’est la base», explique Denise Voss.

Le deuxième critère à remplir est d’avoir, au niveau du produit d’assurance, un processus d’investissement responsable. Des produits d’assurance – et c’est le troisième critère – qui, dans leurs investissements, doivent respecter les critères d’exclusion définis par Luxflag pour ses autres labels. Comme dans le secteur des énergies fossiles, par exemple.

Le quatrième critère concerne la société d’assurances elle-même. Elle doit adhérer aux «best practices» en matière de responsabilité sociale des entreprises et en justifier auprès de Luxflag. L’assureur doit également avoir une politique de transparence et de communication pour tous les produits.

Et, enfin, le produit d’assurance demandeur d’un label doit être soumis à la supervision d’un régulateur, comme le Commissariat aux assurances au Luxembourg.

Le label a vocation naturelle à être exporté.
Marc Hengen

Marc Hengenadministrateur déléguéAca

Si le processus est contraignant, il répond à une demande du secteur de l’assurance. «Le nouveau et très attendu label de produit d’assurance durable Luxflag ouvre de nombreuses perspectives positives et prometteuses pour le secteur de l’assurance et ses clients», indique , le président de l’Aca, dans un communiqué. Pour , administrateur délégué de l’Aca, ce label a un double avantage: «Éviter le social et le greenwashing et répondre à la demande d’une clientèle pour laquelle il est comme un gage de confiance.»

Le LSIP est également un atout pour la Place. «Dans le marché luxembourgeois de l’assurance-vie, 90% des primes sont encaissées à l’étranger. Le label a vocation naturelle à être exporté», poursuit Marc Hengen.

Il aura fallu une année aux deux partenaires pour monter le projet. Et il a trouvé sa cible. Les labels de Luxflag sont attribués aux produits éligibles une fois par trimestre par le conseil d’administration. Et dans la dernière promotion, sur les 24 labels attribués, cinq l’ont été à des produits d’assurance. À savoir Generali Espace Lux Vie France, Generali Espace Lux Vie Luxembourg, Smartlife Sustainable, Sogelife Positive Investment France/Monaco et Sogelife Positive Investment Luxembourg. Denise Voss pense que l’on n’en restera pas là. «Monter un dossier de demande de labellisation ne se fait pas en un jour. Cela prend du temps, il faut comprendre la procédure, préparer les documents et c’est un dialogue permanent entre les candidats et nous. Pour le prochain trimestre, beaucoup de dossiers en cours de traitement actuellement seront finalisés.»

À ce jour, 365 produits sont labellisés par Luxflag. Des produits gérés par 125 institutions financières basées dans 16 pays et coulant 190 milliards d’euros d’actifs sous gestion.

Cet article est issu de la newsletter Paperjam Finance, le rendez-vous mensuel pour suivre l’actualité financière au Luxembourg.