«La progression du luxembourgeois comme langue demandée a été très importante entre 2014 et 2019 (de 50,3% des annonces en 2014 à 67,3% en 2019)», indiquent les auteurs de l’étude de l’Uni. (Photo: Shutterstock)

«La progression du luxembourgeois comme langue demandée a été très importante entre 2014 et 2019 (de 50,3% des annonces en 2014 à 67,3% en 2019)», indiquent les auteurs de l’étude de l’Uni. (Photo: Shutterstock)

Selon une étude de l’Uni, le français était la langue la plus demandée dans les offres d’emploi en 2019. Arrive ensuite l’allemand, suivi de près par le luxembourgeois, qui a progressé de 17% en cinq ans.

Le multilinguisme du Luxembourg n’est plus à présenter, avec le luxembourgeois, le français et l’allemand comme langues officielles, et cela se ressent dans les offres d’emploi du pays. La dernière mise à jour de l’étude «Les langues dans les offres d’emploi au Luxembourg (1984-2019)» de l’Uni le confirme.

Il en ressort qu’en 2019, le français était la langue la plus demandée dans les offres d’emploi, 76,3% des annonces en demandant explicitement la connaissance (qu’il soit associé ou non à une autre langue). Arrive ensuite l’allemand, suivi de près par le luxembourgeois (pour respectivement 68,2% et 67,3% des annonces).

L’anglais majoritaire dans la finance

«La progression du luxembourgeois comme langue demandée a été très importante entre 2014 et 2019 (de 50,3% des annonces en 2014 à 67,3% en 2019)», ajoutent les auteurs de l’étude, Isabelle Pigeron-Piroth et Fernand Fehlen. Le luxembourgeois apparaît également en première place des langues souhaitées (avec 9,8% des annonces en 2019, alors qu’en 1984, c’était seulement 1,4%).

Ces données sont toutefois à nuancer, car cette étude se base sur un échantillon de 8.340 offres d’emploi publiées par le seul Luxemburger Wort, «qui diffuse peu d’offres pour les secteurs les plus demandeurs en anglais (finance, secteur international…)». Donc, l’anglais n’est demandé que dans 16,9% des annonces étudiées.

Des différences selon les secteurs d’activité

En 2014, dans la version précédente de l’étude, les auteurs s’étaient penchés sur les offres publiés sur le site web Jobs.lu, 88,6% des annonces qui y étaient publiées font au contraire référence à l’anglais. «Dans le monde professionnel, selon l’origine ou la nationalité d’une entreprise, la langue de travail peut être le luxembourgeois, le français, l’allemand, l’anglais, et même le portugais (surtout dans les secteurs du bâtiment, de l’hôtellerie et du nettoyage)», confirme l’Adem dans une publication datée d’août 2020.

Le luxembourgeois est notamment demandé majoritairement dans les transports et communications, ainsi que dans l’administration publique, alors que le secteur financier ne demande cette langue que dans 20% des cas.

Cette disparité se ressent également dans la demande en langues dans les instituts spécialisés. L’antenne luxembourgeoise de l’entreprise Berlitz confirme que l’anglais est en tête, avec 31% des demandes, suivi par le français (30%), le luxembourgeois (15%) et l’allemand (14%).