L’arrivée des smartphones a bouleversé les modes de communication des personnes vulnérables, de leurs familles et des autorités. Mais de nouvelles opportunités et de nouvelles menaces appellent à de nouvelles mesures de protection. (Photo: Shutterstock)

L’arrivée des smartphones a bouleversé les modes de communication des personnes vulnérables, de leurs familles et des autorités. Mais de nouvelles opportunités et de nouvelles menaces appellent à de nouvelles mesures de protection. (Photo: Shutterstock)

Le Comité international de la Croix-Rouge et le ministère des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg ont annoncé, ce jeudi 17 novembre, l’ouverture officielle d’un bureau à vocation humanitaire dédié au cyberespace. Il sera doté d’une infrastructure de pointe et d’un écosystème sécurisé.

«Les vraies personnes, les vraies familles derrière les informations dont vous disposez actuellement sont parmi les moins puissantes du monde. Veuillez prendre la bonne décision. Ne partagez pas, ne vendez pas, ne divulguez pas ou n’utilisez pas ces données.» Le directeur du Comité international de la Croix-Rouge, Robert Mardini, est tombé de sa chaise. Mi-janvier, l’ONG annonce avoir été piratée le 9 novembre précédent par des acteurs inconnus et pour des raisons inconnues. Parmi les données dont elle a perdu le contrôle, celles de 515.000 personnes, provenant d’au moins 60 sections de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans le monde.

Les pirates avaient pu pénétrer le réseau de l’ONG basée en Suisse et accéder à ses systèmes en exploitant une vulnérabilité critique non corrigée dans un module d’authentification (CVE-2021-40539).

«Chaque jour, le mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge aide à réunir en moyenne 12 personnes disparues avec leurs familles. Cela représente une douzaine de joyeuses réunifications familiales chaque jour. Des cyberattaques comme celle-ci mettent en péril ce travail essentiel», avait alors déploré Robert Mardini.

L’important écosystème tech et cyber dont dispose notre pays contribuera de manière significative aux efforts déployés par le CICR pour mieux protéger les personnes touchées par les conflits armés et la violence
Franz Fayot

Franz FayotMinistre de la Coopération et de l’Action humanitaire

Ce jeudi, le CICR et la Direction de la coopération au développement et de l’aide humanitaire du ministère des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg ont confirmé une information qui a fuité… le 10 octobre lors de l’inauguration de la House of cybersecurity sur l’installation d’un bureau du cyberespace au Luxembourg.

«Nous sommes très fiers de mettre à la disposition du CICR un espace sécurisé où il pourra mener à bien des travaux de recherche et de développement destinés à mieux protéger les personnes touchées par les conflits armés et la violence», a déclaré le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, (LSAP). «Je suis convaincu que l’important écosystème tech et cyber dont dispose notre pays contribuera de manière significative aux efforts déployés par le CICR pour atteindre cet objectif primordial.»

Un manuel déjà remarqué

Transferts monétaires au moyen d’applications mobiles, plateformes participatives d’échange d’informations, mise à disposition de moyens de connectivité (Internet et téléphones mobiles) ou encore fourniture de services numériques favorisant la protection des données personnelles ou facilitant la recherche d’un proche disparu: la technologie a profondément changé la communication et les échanges entre les autorités et les personnes touchées par un conflit armé.

«Notre principal objectif est de faire en sorte que les technologies numériques n’exposent pas les personnes à des risques supplémentaires et que les programmes d’assistance fondés sur ces technologies permettent d’améliorer réellement la situation des personnes touchées par les conflits armés», a indiqué le directeur des opérations du CICR, Martin Schüepp. «Ce nouveau bureau s’attachera à promouvoir des solutions techniques conformes à nos principes fondamentaux de neutralité, d’impartialité, d’indépendance et d’humanité, et qui puissent être déployées en toute sécurité dans l’espace numérique.»

Le CICR était déjà très engagé sur ces problématiques. À l’occasion de la Cybersecurity Week à LuxExpo The Box, une équipe était venue présenter ce qu’elle fait, comme le .